Il y a quelque temps j’ai découvert, effarée, qu’il existait un ultime roman de la saga de La bicyclette bleue de Régine Deforges que je n’avais jamais lu !! Je l’ai donc acheté directement et je me suis donc plongée derechef dans la lecture de Et quand viendra la fin du voyage. Une fois terminé, je me suis dit qu’il fallait absolument que je vous en parle. Enfin, plutôt de la saga de La bicyclette bleue dans son ensemble.
Léa Delmas, héroïne de la saga de La bicyclette bleue
En 1981, l’autrice Régine Deforges publie le premier ouvrage éponyme de sa saga culte, La bicyclette bleue. La jeune Léa Delmas a vécu une enfance heureuse dans le domaine du vignoble familial de Montillac, près de Bordeaux. En 1939, elle fête ses 17 ans et découvre le monde des adultes abruptement avec le début de la deuxième guerre mondiale. Amoureuse d’un voisin, Laurent d’Argillat, elle le verra épouser une jeune fille fragile, Camille. Lors des fiançailles, elle rencontre un homme plus âgé qu’elle, l’arrogant François Tavernier, qui l’intrigue autant qu’il la révulse…. Avec la guerre, tout ce petit monde se perd et se retrouve, avec l’incertitude emblématique de l’époque. Léa et Camille se rapprochent et tissent une amitié particulière. L’Occupation s’installe en France et Léa va jouer un rôle dans la résistance, dans lequel elle retrouvera le fameux François…
Voici pour la base de l’histoire. Si la trame vous rappelle Autant en emporte le vent, c’est normal : Régine Deforges s’est volontairement inspirée de la mythique Scarlett O’Hara pour créer sa Léa. Plusieurs procès ont eu lieu pour savoir si oui ou non il s’agissait d’un plagiat c’est vous dire.
Ce premier ouvrage n’est pourtant que l’ouverture d’une grande saga mettant au cœur de toutes les aventures Léa & François ainsi que leurs familles, amis, alliés et ennemis. Une vie entière d’intrigues rocambolesques dans lesquels nos amants traqueront sans relâche les nazis et resteront fidèles aux idéaux de la résistance. Tout cela va les mener après la guerre en Asie, en Amérique du sud, en Afrique, dans une vie pas ordinaire où l’illusion d’une retraite paisible dans le domaine de Montillac semble être un songe. Comment feront-ils pour maintenir leur famille à flots à travers les dérives de l’Histoire ?
10 ouvrages de 1939 à 1967
LA TRILOGIE INITIALE
La bicyclette bleue – 100, avenue Henri Martin – Le diable en rit encore
Publiée entre 1981 et 1985, la trilogie initiale explore l’histoire de France pendant la deuxième guerre mondiale. Léa s’engage dans la résistance et bascule progressivement dans la clandestinité, tout en disant au-revoir à son enfance. Avec ces trois ouvrages, c’est vraiment toute l’âme de la saga que propose Régine Deforges. Ils forment un tout indissociable.
LES (trop) NOMBREUSES SUITES
Après le succès de la trilogie de La bicyclette bleue, l’autrice va pousser plus loin les aventures de sa mythique héroïne. Plus loin géographiquement, d’abord en Argentine dans Noir tango, où Léa va se retrouver associée à la traque vengeresse de son amie Sarah, juive allemande, rescapée des camps de concentration. Encore plus loin ensuite avec les très troubles Rue de la soie et La dernière colline au cœur de la guerre d’Indochine, où nos deux héros se retrouveront prisonniers du camp Việt Minh.
Retour ensuite en Amérique avec Cuba libre!, où Léa va (re)croiser la route du Che (et oui, rien que ça). Puis Alger, ville blanche et Les généraux du crépuscule, c’est la fin de l’Algérie française qui se retrouve intimement imbriquée dans la vie de notre couple. Enfin Et quand viendra la fin du voyage clôture cette série de “suites” avec la traque de Klaus Barbie en Amérique latine.
Mon avis sur la saga de La bicyclette bleue
DES PERSONNAGES ATTACHANTS
J’ai lu La bicyclette bleue adolescence. C’est clairement un des ouvrages qui a marqué ma jeunesse. C’est une lecture facile et totalement immersive. Une héroïne flamboyante et son savant cocktail de scènes de bravoure, de sexe et d’élan de vie grandiloquent. Régine Deforges nous plonge dans toutes les horreurs de la guerre, sans les cacher, mais en les nimbant de l’aura d’une résistance héroïque dont Léa est l’indestructible emblème. Alors on s’attache. A cette jeune femme et son caractère de cochon, et son évolution au fil des ouvrages. A François, le séducteur plus tendre qu’il n’y paraît. A leur histoire d’amour et leur famille atypique. A leur fureur de vivre malgré les drames qui s’enchaînent. On frissonne pour eux et avec eux.
UNE SAGA QUI N’A PAS SU S’ARRÊTER
Est-ce que je vous recommande pour autant la lecture de toute la saga de La bicyclette bleue ? En toute honnêteté… non. La trilogie originelle est vraiment bien : cohérente, consistante, avec une vraie ligne directrice. J’ai aussi accroché à Noir tango. J’ai suivi là aussi avec plaisir l’histoire d’amour contrariée de Léa & François. Malgré une intrigue parallèle vraiment grosse comme une maison, j’ai été très sensible au personnage tragique de Sarah.
Mais au fur et à mesure des autres ouvrages… L’invraisemblance historique qui place Léa & François au cœur de TOUTES les intrigues géopolitiques du monde d’après 1945 devient de plus en plus pesante et aberrante. Difficile d’adhérer autant aux histoires qui tirent sur la longueur. Les explications arides prennent le pas sur les personnages. Et quand viendra la fin du voyage n’échappe pas à cette règle de l’appauvrissement global de l’histoire. Le dénouement de l’intrigue m’a d’ailleurs semblé totalement bâclé… Mais je dois dire que Régine Deforges a le talent d’un ultime paragraphe qui a serré mon petit cœur.
MA MADELEINE DE PROUST
Mais voilà. J’ai donc tout lu et je ne pouvais pas ne pas tout lire. Peut-être aurez-vous envie de faire comme moi une fois que vous serez ferrés après la trilogie d’origine. Car on ne veut pas lâcher Léa & François. Et s’il y avait eu un onzième ouvrage, je l’aurais lu. Même si la “fin” ouverte de Et quand viendra la fin du voyage est une belle conclusion à l’histoire de Léa que j’ai aimé lire depuis mon adolescence jusqu’à mes 36 ans. Ma madeleine de Proust !
Vous savez le plus drôle ? Je n’ai jamais lu Autant en emporte le vent… Peut-être que maintenant que j’ai réellement terminé la saga de La bicyclette bleue, il est temps que je me pense sur ce chef-d’œuvre de Margaret Mitchell, vous ne croyez pas ?
N’hésitez pas à me dire si vous avez aussi lu La bicyclette bleue et les 9 ouvrages suivant de cette grande saga de Régine Deforges, je serai vraiment contente de discuter de ces oeuvres avec quelqu’un qui a “tout lu” aussi !
Qui a écrit cet article ?
Le nez dans les bouquins, le cœur dans les musées, les jambes à l'assaut du patrimoine et l'esprit en voyage ! Je partage avec vous mes découvertes culturelles du moment, diverses et variées, sans prise de tête. Éclectisme, je crie ton nom !
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4 comments
Oh la la ça j avais complètement oublié cette lecture ! Moi aussi je l’ai lue à l adolescence et devoré les 4 (5?) premiers livres. Ravie de voir que je n’ai rien loupé en ne lisant pas la suite
Non clairement, je ne vais pas te mentir, tu n’as rien loupé ^^ Juste le plaisir de retrouver encore et encore les personnages, mais ça ne rattrape pas tout ! 😉
Jamais lu, mais je m’étonnais en effet que tu ne nous en aies jamais parlé sur ce blog ! Voilà chose faite !
Il fallait réparer cette erreur !!