Actuellement sur nos écrans ou prévus pour des sorties en 2016, les films LGBT sont au top cette année. Pour rappel, LGBT est l’acronyme pour désigner la culture Lesbienne-Gay-Bi-Transexuelle. Longtemps restée marginale, cette culture est désormais incontournable au point d’être considérée comme une référence et d’être au top en 2016 ! Il sera donc très difficile de passer à côté des films LGBT cette année. Etrangement, ces films prennent tous la forme de biopics.
L(esbien) comme Free Love
Le film de Peter Sollett sortira le mois prochain (février 2016) et mettra en scène deux actrices que j’adore : Julianne Moore et Ellen Page. Inspiré d’une histoire vraie, le film nous ramène dans les années 2000 quand Laurel, brillante inspectrice du New Jersey, rencontre la jeune Stacie. Mais leur nouvelle vie s’effondre quand Laurel découvre qu’elle est atteinte d’un cancer en phase terminale. Laurel a un dernier souhait : elle veut que sa pension revienne à la femme qu’elle aime, mais la hiérarchie policière refuse catégoriquement. Laurel et Stacie vont se battre jusqu’au bout pour faire triompher leurs droits.
Rappelons qu’Ellen Page avait publiquement annoncé son homosexualité en février 2014 à Las Vegas lors du discours inaugural d’une convention du HRCF (Human Rights Campaign Foundation). Bouleversante, elle avait évoqué les souffrances endurées par les jeunes homosexuels à travers le monde. Free Love est une nouvelle étape dans son combat pour l’égalité des droits.
G(ay) comme Alexander McQueen
Nous avions pu voir sur nos écrans en 2014 deux biopics à succès consacrés à Yves Saint-Laurent. Le monde de la haute-couture continue d’inspirer le cinéma puisque le réalisateur Andrew Haigh a quant à lui signé pour diriger un biopic basé sur la vie d’Alexander McQueen, le créateur britannique iconoclaste. La sortie est prévue pour fin 2016 !
McQueen, qui se suicida en 2010, a déjà fait l’objet d’une biographie écrite par Andrew Wilson, Blood Beneath The Skin, dont le film sera l’adaptation. D’abord apprenti chez un tailleur de Savile Row à Londres, il a ensuite contribué à la conception de la garde-robe de David Bowie pour Earthling Tour en 1997 (y compris le manteau Union Jack porté par Bowie sur la couverture de l’album). Ouvertement gay, il avait aussi la réputation d’être l’enfant terrible de la mode. Âgé de quarante ans, il a été retrouvé mort dans sa maison neuf jours après sa mère Joyce décédée d’un cancer.
B(i) comme Carol
[J’avoue d’emblée que je triche un peu, Carol devrait appartenir à la catégorie L plutôt que B]
Acclamé au dernier Festival de Cannes où Rooney Mara a remporté le prix d’interprétation féminine (partagé avec Emmanuelle Bercot pour Mon Roi), le film de Todd Haynes a également été gratifié de la Queer Palm. Carol plonge le spectateur dans l’ambiance feutrée et ceinturée des années 50 et montre les tiraillements d’une femme (Cate Blanchett) entre la convention sociale du couple hétérosexuel et son désir troublant pour une cliente distinguée du magasin dans lequel elle travaille (Rooney Mara).
T(rans) comme The Danish Girl
Je ne saurais trop vous déconseiller d’aller voir The Danish Girl, qui raconte la transformation du peintre Einar Wegener (Eddie Redmayne) en Lili Elbe, connue comme la première femme transgenre. Si le film de Tom Hooper est magnifique sur le plan esthétique, c’est au détriment total d’une empathie avec les personnages. La perfection visuelle du métrage tient en permanence le spectateur à distance. Autre bémol, si l’acteur Eddie Redmayne livre ici une véritable performance (il commence à être abonné aux rôles extrêmes, après avoir incarné Stephen Hawkins en 2015 dans La Merveilleuse Histoire du Temps), il est difficile d’être touché par un tel manque de pudeur et autant de sur-jeu (regardez comme je pleure avec sincérité, regardez comme j’exprime avec puissance mon mal-être intérieur, regardez comme mes maladresses sont millimétrées…). Romancé à l’envi, le film de Tom Hooper ne prétend pas être précisément conforme aux événements qui se sont déroulés au début du siècle dernier : il est tiré d’un livre lui-même inspiré de la vie de Lili Elbe et non de son autobiographie, Man into woman (essentiellement un assemblage de correspondances et d’extraits de journal intime déjà assez retouchés par son éditeur de l’époque). Bref, de notre sélection de films LGBT en 2016, The Danish girl est probablement celui à aller voir en dernier recours !
Alors, quel film LGBT irez-vous voir en 2016 ?
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
7 comments
Enfin des films LGbt aux yeux du grand public
Coincidences des deux films L avec des couples formés par une jeune et une vieille !
Allez l’agenda sorties ciné sera bien rempli en 2016 !
As-tu vu Carol ?
Dans Danish girl, petits détails que j’ai bien aimé : les poissonières qui avaient du papier journal sur la tête ! Et aussi l’asiatique qui passe en vélo pour récupérer le libge sale !
Sabrina, j’étais sûr que tu retiendrais les poissonnières ! J’ai pensé à toi quand je les ai vues ! Par contre j’avais pas fait gaffe à l’asiatique, mais ça ne m’étonne pas que toi tu l’aies vue !
Après avoir découvert Eddie Redmayne dans les Animaux Fantastiques (et avoir eu un vague souvenir de l’avoir vu dans Black Death) j’ai eu très envie de voir The Danish Girl.
Contrairement à toi j’ai trouvé l’acteur parfait dans le rôle : juste et sincère, je n’ai pas eu l’impression qu’il en faisait trop ! Et Alicia Vikander dans le rôle de sa femme est absolument excellent également (j’avais découvert cette actrice dans le film Ex-Machina) !
A mon avis un très beau film touchant, esthétique et le jeu des acteurs m’a vraiment émue…
Du coup j’ai enchaîné avec celui sur Hawkins et là encore j’ai adoré ! Certes Eddie Reydmaine se trouve souvent dans des rôles extrème mais aussi difficile à interprêté mais je trouve qu’il s’en sort haut la main à chaque fois !
Mille fois oui pour Alicia Vikander ! Je n’avais pas du tout calé que c’était elle qui jouait dans Ex Machina ! J’espère qu’on continuera de la voir, elle a eu dans The Danidh Girl un tôle magnifique qu’elle a porté avec beaucoup de finesse.
En parlant d’actrice tout en finesse j’ai également beaucoup aimé la prestation de Felicity Jones dans Une merveilleuse histoire du temps….
Elle a aussi joué dans un film passé (trop) inaperçu dernièrement : Quelques minutes après minuit : http://letrangelibrarium.blogspot.fr/2017/01/quelques-minutes-apres-minuit-de-juan.html