La saison 2019-2020 du Théâtre de la Cité commence très fort avec Le marchand de Londres, mis en scène par Declan Donnellan. Dans le cadre de la Biennale de Toulouse, ce spectacle nous fait entrer avec enthousiasme dans cette nouvelle année théâtrale !
Près de 30 partenaires artistiques de la métropole toulousaine pour créer une joyeuse dynamique d’ouverture de saison les années impaires, c’est cela la Biennale internationale des arts vivants. Dépassant les esthétiques et les territoires, le partage en est la valeur phare : équipes artistiques, thématiques scéniques et publics de tous horizons se répondent, contrastent et se mélangent. Pour retrouver le plaisir et l’inattendu du spectacle vivant et réinventer des façons d’être ensemble.
La biennale / Arts vivants / International
Alors ce Marchand de Londres, kézako ? Une adaptation endiablée d’une pièce élisabéthaine, à la sauce russe ! Alors qu’une compagnie de théâtre contemporaine commence à jouer une sombre tragédie dans une mise en scène épurée et sophistiquée, voilà que deux spectateurs lambda se lèvent et interpellent les comédiens : on ne comprend rien à leur pièce ! Et voilà les deux trublions qui montent sur scène et viennent mettre leur grain de sel pour rendre la pièce plus accessible, plus dynamique et surtout plus populaire… Bref, c’est la confrontation de deux univers a priori immiscibles, et surtout de deux conceptions du théâtre : le fameux théââââââââtre élitiste, contre le théâtre divertissant et populaire. Forcément, à Culture déconfiture, on adore le concept (qui est aussi un peu la ligne directrice du blog) parce qu’on est persuadés qu’on peut mettre la culture et la déconfiture dans le même pot ! Pendant 1h40, les deux styles tentent de cohabiter, en ménageant la chèvre et le chou.
Les comédiens moscovites qui ont porté ce spectacle étaient plus qu’excellents. Quelle énergie ! Une belle leçon de théâtre, où les plus ridicules ne sont pas ceux que l’on croit ! Je suis ravi d’avoir pu découvrir cette pièce, écrite par un contemporain de Shakespeare qui se joue avec brio des conventions théâtrales, et avec l’intelligence d’un Cervantès !
Pour rester sur cette belle dynamique, on retourne au théâtre dès ce soir pour voir le premier spectacle à l’affiche au théâtre du pavé : La leçon de Ionesco, mis en scène par Francis Azéma. Après avoir présenté l’an passé un Roi se meurt très réussi, que nous réserve-t-il cette fois ? On a hâte d’y être et de continuer sur notre lancée !
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.