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Le Mélange des genres, une comédie hardie !

by Julien
Le mélange des genres Michel Leclerc

Il y a une quinzaine d’années, j’avais été totalement emballé par Le nom des gens, une comédie de Michel Leclerc avec Sara Forestier et Jacques Gamblin qui bousculait les codes de la comédie à la française. Cette semaine, j’étais donc ravi de voir sortir sur nos écran un nouveau film dont il a signé le scénario et la réalisation : Le mélange des genres, avec Léa Drucker et Benjamin Lavernhe (entre autres). Alors, la comédie est-elle réussie ?

Le mélange des genres, en quelques mots…

D’un côté, il y a le collectif des Hardies, groupuscule féministe et activiste dans les rangs desquels se trouvent Simone (Léa Drucker), Sofia (Melha Bedia) et Marianne (Judith Chemla) prêtes à en découdre en toutes circonstances, que ce soit dans des affrontements contre la police ou bien dans des rixes contre les collectifs masculinistes des papas alpha.

Et puis de l’autre côté, il y a Paul (Benjamin Lavernhe), acteur de seconde zone et mâle totalement démoli déconfit déconstruit, qui se retrouve bien malgré lui au cœur d’un scandale #metoo… et quand on est comme lui aussi sensible à la cause des femmes, l’accusation ne pouvait pas plus mal tomber.

Le mélange des genres Michel Leclerc
Melha Bedia, Léa Drucker & Judith Chemla (Le mélange des genres – Michel Leclerc)

Ajoutez à ce cocktail un soupçon de Virginie Despentes, trois notes de Vincent Delerm & Marguerite de la Star’ac et vous aurez votre mélange des genres !

Une comédie hardie ?

Dans Le Mélange des genres, Michel Leclerc poursuit, avec sa complice Baya Kasmi, son exploration des grandes mutations sociétales à travers une comédie douce-amère portée par un casting de haut vol. Voyez plutôt : Léa Drucker (Jusqu’à la garde), Benjamin Lavernhe & Judith Chemla (Le Sens de la fête), Melha Bedia (Miskina), Saadia Bentaieb (De Béjaïa à…), Vincent Elbaz, Félix Moati et tant d’autres…

Le film interroge avec humour ce que signifie « être un homme » aujourd’hui et se joue de tous les clichés assez habilement. Benjamin Lavernhe, poétique et maladroit, illustre ce « nouvel homme » dégenré et désorienté qui tente de rétablir la balance après 2000 ans de patriarcat.

L’une des répliques clés — « Il va falloir que les femmes apprennent à aimer les hommes doux » — résume bien l’enjeu du film : une redéfinition partagée des rôles où les femmes aussi doivent déconstruire leurs stéréotypes.

Bien sûr, avec un sujet aussi touchy, le film semble parfois commettre quelques maladresses, notamment sur le traitement du viol abordé de façon presque anecdotique. Mais Leclerc se justifie ainsi : « Un film n’a pas à être irréprochable moralement, pour moi, un bon film doit produire du débat, de la pensée, en plus du plaisir bien sûr. » Et c’est bien ce qu’est Le Mélange des genres : une comédie intelligente, ponctuée de punchlines bien senties et de véritables scènes de comédie. Une vraie dissertation de cinéma, tendre et critique, sur les genres en recomposition.

Qui a écrit cet article ?

culture déconfiture Julien

Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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