J’ai toujours un immense train de retard dans les bouquins dont j’aimerais vous parler ici, j’ai beau essayer de tenir un certain rythme, rien à faire, ça s’accumule et les nouveaux livres à lire gagnent toujours sur les critiques à écrire 😉 Mais pas pour aujourd’hui : je viens de refermer Le mystère Sherlock de J.M. Erre, et je m’attelle directement à la rédaction. Car c’est un livre tellement génial, mais vraiment vraiment, que je veux vous en parler tout de suite !
Le mystère Sherlock, je l’avais en ligne de mire dans ma wishlist depuis un moment. Quand mes super copines me l’ont offert à mon anniversaire, j’étais ravie, je trépignais d’impatience mais vous savez ce que c’est, il y en avait d’autres sur ma PAL, donc je ne l’ai entamé qu’en ce début d’année 2014. J’ai ensuite savouré cette drôle d’histoire. L’action se déroule à Meiringen en Suisse, dans l’hôtel Baker Street. Les plus grands spécialistes de Sherlock Holmes se sont réunis à l’occasion d’un colloque universitaire, où le professeur Bobo a la lourde tâche de désigner lequel sera le plus qualifié pour prétendre à la toute première chaire d’holmésologie de la Sorbonne. « Le genre de poste pour lequel on serait prêt à tuer » nous dit le 4ème de couverture, ça nous met dans l’ambiance. S’en suit donc une histoire incroyable et pleine de rebondissements, une sorte de 10 petits nègres déjanté où la mort est omniprésente mais pas terrifiante du tout 😉
Je le disais déjà au tout début de l’article : ce livre est juste génial. Terriblement jouissif. La narration déjà. On commence par l’enquête d’une équipe de bras cassés. Puis entre la narratrice principale, une journaliste infiltrée dans l’univers holmésien et à la recherche de scoops pour son futur livre Sherlock Holmes pour les nuls. Le tout entrecoupés des lettres délirantes d’une Dolorès Manolete à un abbé, ainsi que les carnets du très perturbés Jean-Patrick Perchois qui s’adresse directement au célèbre détective… Ça a l’air compliqué comme ça, mais je vous assure que le tout est très fluide. Enfin, aussi fluide que peut l’être une histoire mettant en scène des personnages si particulier, le peu que vous pouvez deviner n’est que la partie émergée de l’iceberg bien entendu 😉 Au final, tout assure : la construction du roman, la précision des détails holmésiens (avec au passage un petit clin d’œil à Pierre Bayard, qui non content de nous avoir dit Qui a tué Roger Ackroyd ? a également travaillé sur le célèbre détective anglais et l’affaire du chien des Baskerville), la construction des personnages tous plus farfelus les uns que les autres, l’enchaînement des fait…
Je vais vous dire un truc à propos de Le mystère Sherlock Holmes : j’ai ri. Mais alors j’ai ri ! Le genre de moments un peu gênants, quand tu ne peux pas t’empêcher de sourire jusqu’aux oreilles ou même de laisser échapper un petit gloussement quand tu es dans les transports par exemple. Voir même de grands éclats de rire quand j’étais tranquille chez moi, celui qui partage ma vie sait déjà que quand je suis dans un bouquin, je suis dans un bouquin quoi 😉 J’ai tellement adoré ce moment de lecture plein d’humour (noir), avec des phrases si bien trouvées, qui ne peuvent que faire sourire. J.M. Erre, je ne connaissais pas du tout cet auteur, mais alors quelle plume ! Un style acéré, des phrases pleines de malice et de second degré morbide absolument partout, un régal vraiment. Je vous révèle juste une petite volée de phrases bien senties, dites-vous bien qu’elle a été sélectionnée parmi des centaines et des centaines d’autres toutes aussi excellentes. « Le meurtre moderne, c’est un peu comme la nouvelle cuisine : on va chercher des influences un peu partout, on fait des mélanges et, neuf fois sur dix, on est déçu. Là, on avait un bon vieux crime à l’ancienne, une valeur sûre. Le surin dans le palpitant, c’est le pot-au-feu du meurtre. C’est en gros ce que j’ai essayé de dire à mes camarades pour détendre l’atmosphère. Vu le résultat, je me suis promis que, si je sortais d’ici vivante, j’arrêtais l’humour ».
Que vous dire de plus que : filez donc lire Le mystère Sherlock, sans attendre une seule seconde ! Surtout les amateurs d’enquêtes policières bien entendu, enfin, ceux qui ne sont pas trop puristes et qui sont capables de rire d’eux-mêmes bien sûr 😉 Je citerais donc le caporal Flipo pour conclure « Eh ben dis donc, j’ai bien fait de ne jamais ouvrir un livre de ma vie ! Je savais bien que la lecture, c’était dangereux ! » (de quoi vous dévoiler juste légèrement que oui, il y a aussi une réflexion sur le lecteur là dedans 😉 ).
Avec Le mystère Sherlock et cette histoire de colloque universitaire qui tourne mal, j’avance enfin dans mon challenge « cartable et tableau noir », et de 3 ! J’ai fait le collège avec Harry Potter à l’école des sorciers, le lycée avec 22/11/63, et donc maintenant l’université !
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3 comments
Tu es super enthousiaste, ça fait plaisir à lire ! C’est vrai que ce livre est horriblement drôle et même si j’ai trouvé certaines vannes un peu lourdes, j’en garde un excellent souvenir !
J’ai tellement ri en le lisant, c’est vrai que ce livre a été un vrai rayon de soleil ! 🙂
Sur tes bons conseils, je viens (enfin !) de lire le mystère Sherlock. C’est bien pensé cette histoire, même si l’humour est parfois un peu lourdingue. Mais bon, je me suis renseigné sur l’auteur et j’ai vu qu’il était également co-auteur de sketches pour Groland ! Du coup, je ne suis finalement pas si étonné par ces lourdeurs vu les univers dont il est proche 😉 En tous cas, il a l’air d’avoir bien fait le tour du sujet Sherlock pour écrire cette histoire, les références sont nombreuses, précises et souvent pertinentes. On est à la fois dans un roman parodique et dans une enquête à part entière, qui use de toutes les ficelles traditionnelles de ce type de bouquin. Efficace et malin ! Merci pour la découverte.