Dans le contexte actuel, nous souhaitons organiser une soirée de soutien pour le peuple ukrainien. Nous proposons de reverser l’intégralité des recettes de billetterie de la première représentation du spectacle « Le roi se meurt » (le mardi 29 mars) au Comité International de la Croix Rouge (CICR) qui intervient activement sur le terrain auprès des réfugiés ukrainiens. Les spectateurs auront la possibilité en plus du paiement de leurs billets de faire des dons sur place au CICR. Cette initiative se fera en partenariat avec la Ville de Toulouse, jumelée avec la ville de Kiev depuis 1975.
Théâtre du Pavé
Le Roi se meurt, chef-d’œuvre de Ionesco, est de retour au Théâtre du Pavé du 29 mars au 3 avril. Nous vous en avions parlé avec enthousiasme en 2018 et sommes ravis de la voir à nouveau à l’affiche cette saison.
Dans deux heures, le roi Bérenger sera mort. Avec lui, c’est tout son royaume qui entre en déliquescence, qui se contracte, se fissure, s’effondre sur lui-même. Pour l’accompagner sur la voie de l’acceptation de la mort, les reines Marguerite et Marie l’entourent, ainsi que sa servante Juliette, son docteur et son garde.
L’avis de Julien
Bien que l’on classe souvent Ionesco dans la catégorie des auteurs absurdes, Le Roi se meurt (1962) est une pièce bien moins absurde que ce que l’on imagine… Bien sûr, le théâtre de Ionesco est loin d’être réaliste et ne ressemble pas au théâtre le plus “traditionnel” de son époque. Un royaume qui s’effondre au gré de la santé de son roi, cela peut sembler invraisemblable (et donc absurde). Pourtant, à travers ce conte triste, Ionesco nous montre une réalité percutante.
Le texte de Ionesco et la mise en scène de Francis Azéma montrent parfaitement la difficulté que les hommes ont à admettre que ils sont mortels. À accepter que c’est bientôt la fin. Le roi Béranger essaie d’échapper à ce destin inévitable, se muant parfois en vieillard croulant, parfois en petit enfant capricieux. Plusieurs scènes m’ont particulièrement plu : le dialogue avec Juliette, la servante dont la vie n’est que souffrance (mais dont la souffrance prouve au moins qu’elle est en vie), le souvenir du petit chat roux (tellement triste) et enfin l’ultime caprice royal de manger un dernier pot-au-feu ! Chaque scène nous rappelle que l’essentiel de l’existence est dans les petites choses et ça, c’est loin d’être absurde !
L’avis de Charlotte
Il y en a peu de pièces que je tenais à voir absolument dans ma vie, mais après avoir un peu étudié le théâtre de l’absurde dans ma jeunesse, j’avais vraiment envie de voir Le Roi se meurt sur scène. J’étais donc ravie de me rendre au Théâtre du Pavé dans lequel nous avons l’habitude de voir de belles pièces. J’ai retrouvé dans ce spectacle la force d’évocation des mots d’Ionesco. Francis Azéma a fait des choix de mise en scène qui nous permettent de nous plonger totalement dans l’âme de ce roi mourant. J’ai un peu moins accroché au tableau final du spectacle, mais à la lecture de la pièce le monologue ultime de Marguerite m’avait déjà dérangé, donc je pense que ça a pu jouer. Cela n’enlève rien à la performance des acteurs (notamment l’incroyable Marguerite, interprétée par Corinne Mariotto qui joua récemment le premier rôle dans La Misanthrope !).
Si vous souhaitez entendre ou redécouvrir Le Roi se meurt de Ionesco, rendez-vous du 29 mars au 3 avril au Théâtre du Pavé (métro Saint-Agne) à 20h30 en semaine et 16h le dimanche.
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.