Me voici de retour avec un roman pour la jeunesse : Mémoires d’un âne de la comtesse de Ségur. Les Mémoires n’est pas un genre que j’affectionne particulièrement… D’ailleurs, la dernière fois que je vous ai parlé de ce type de livre, c’était au sujet de Simone de Beauvoir et de ses Mémoires d’une jeune fille rangée il y a déjà quelques années. Je ne dis pas que Simone de Beauvoir était une ânesse, mais pas de doute, l’âne qui a écrit ces Mémoires est quant à lui un vrai philosophe !
Cela faisait longtemps que j’étais curieux de savoir ce qu’un âne pouvait avoir à raconter, c’est pourquoi je me suis lancé dans la lecture de ce petit livre, à mettre entre les mains de tous les enfants !
Vous verrez, mon cher petit Maître, comment moi, pauvre âne, et mes amis ânes, ânons et ânesses, nous avons été et nous sommes injustement traités par les hommes. Vous verrez que nous avons beaucoup d’esprit et d’excellentes qualités […]. Vous verrez enfin que lorsqu’on aura lu ce livre, au lieu de dire : Bête comme un âne, ignorant comme un âne, têtu comme un âne, on dira : De l’esprit comme un âne, savant comme un âne, docile comme un âne, et que vous et vos parents vous serez fiers de ces éloges.
Hi ! han ! mon bon maître ; je vous souhaite de ne pas ressembler, dans la première moitié de sa vie, à votre fidèle serviteur.
Lettre de Cadichon à son petit Maître, M. Henri de Ségur (préface des Mémoires d’un âne)
Ce roman fait donc le récit (à la première personne) des aventures de Cadichon, un petit âne prêt à démontrer aux humains qu’il ne faut pas se fier aux apparences ni aux préjugés. Malgré la violence dont il est victime (les animaux sont souvent battus) et la cruauté des hommes (généralement les enfants, parfois aussi les adultes), Cadichon finit toujours par prouver qu’il y a du bon en chacun et qu’il ne sert à rien de se venger. L’amitié joue un rôle central dans ce petit livre. D’abord celle liée avec Pauline, une petite fille adorable à qui il devra son nom ; puis celle qu’il va nouer avec Médor, un chien de chasse qui fait aussi les frais de l’ignorance et de la cruauté humaine.
Le roman est séquencé en courts chapitres qui sont autant de petites histoires indépendantes, c’est donc le format idéal pour des lectures du soir avec des enfants, qui se prendront d’amitié pour ce petit âne intrépide et gagneront par la même occasion le goût de la lecture et des belles phrases.
Non, la Comtesse de Ségur n’est pas passée de mode ! Faites lire ces romans à vos enfants, ils vous en redemanderont !
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
5 comments
L’une de mes lectures préférées enfant ! <3 J'ai toujours adoré l'œuvre de la comtesse de Ségur, merci pour ce petit moment de nostalgie !
La comtesse de Ségur ne faisait pas partie de ma bibliothèque d’enfant, mais je la recommanderais volontiers à celles et ceux qui cherchent de l’inspiration pour la littérature enfantine.
Si tu veux te rattraper, j’en ai une cargaison à la maison ! Mon préféré c’est Les vacances.
Merci beaucoup!!! J’avais oublié Cadichon!!! Récemment, mon garçon de 8 ans a dévoré les malheurs de Sophie, les petites filles modernes et les vacances (mon préféré aussi 😉 ). On a commencé à lire les malheurs de Sophie ensemble et ensuite il a voulu les découvrir seul… Par contre, je ne me souvenais pas de la cruauté de Sophie envers les animaux; du côté colonialiste et du naufrage avec la mort des parents de Paul et de la maman de Sophie… C’est hard tout ça et il vaut mieux anticiper et/ou accompagner l’enfant pour certains chapitres…
Je vais de ce pas partir à la recherche de Cadichon 🙂
Ravi de vous avoir donné envie de relire la Comtesse. Quant à la lecture accompagnée, je suis totalement pour ! Bonne lecture !