Depuis le mois de septembre, je découvre un auteur de SF dont je connaissais le nom mais pas les œuvres : il s’agit de Lovecraft, romancier nord-américain du début du vingtième siècle, à l’œuvre étrange et inquiétante. Je suis totalement pris dans son univers et je compte bien poursuivre cette plongée délirante.
Les romans et nouvelles de Lovecraft sont plus descriptifs que narratifs. Malgré tout, impossible de décrocher. L’immersion fonctionne à la perfection dès les premières pages.
Le dernier livre que j’ai lu s’appelait Les Montagnes hallucinées et rappelle par de nombreux aspects La nuit des temps de Barjavel et The Thing de Carpenter (ou plutôt l’inverse, si l’on veut être précis, puisque l’œuvre de Lovecraft précède de presque quarante ans celle du français et de plus de cinquante celle du cinéaste new-yorkais).
Le narrateur raconte comment une expédition partie à la découverte de l’Antarctique – on est alors au début du vingtième siècle, ce continent reste une vaste terre méconnue – tombe sur une immense chaîne de montagnes, plus longue et plus haute que l’Himalaya. Ces montagnes offrent aux scientifiques de l’expédition des visions hallucinées, tantôt de merveille et tantôt d’horreur. Au fur et à mesure de leur avancée dans les montagnes, les découvertes se multiplient et se contredisent, mettant à jour de nombreux ossements animaux d’époques trop éloignées les unes des autres pour avoir coexisté. Parmi ces squelettes se trouvent également des spécimens encore jamais vus jusque là : une forme de vie mi-végétale et mi-organique, dans un état de conservation trop improbable… Petit à petit, un doute s’installe : y aurait-il eu sur Terre une vie intelligente des millions d’années avant la plus ancienne forme de vie cellulaire que nous connaissions ? La première partie du roman ne nous emmène pas plus loin, car le narrateur perd tout contact radio avec les membres de l’expédition.
Pour connaître la suite, il vous faudra lire le roman vous-même : sachez seulement que le narrateur s’envole à son tour vers les montagnes hallucinées, à ses risques et périls, mais bien prêt à dévoiler leur mystère !
Avant de lire ce roman, je m’étais confronté à l’univers lovecraftien à travers deux nouvelles que je vous recommande également :
D’abord, Le Cauchemar d’Innsmouth, récit au cours duquel un voyageur traverse la Nouvelle-Angleterre pour rejoindre la ville d’Arkham (l’un des lieux récurrents des histoires de Lovecraft) et s’arrête dans la ville côtière d’Innsmouth où il est témoin de nombreux phénomènes étranges et monstrueux. Beaucoup de légendes rapportent que la ville est sous l’emprise d’une secte en lien avec les cultes de Cthulhu et Dagon (des dieux anciens et infernaux) et les secrets du Nécronomicon, ouvrage démoniaque écrit par Abdul al-Hazred, dit l’arabe fou. Impossible de savoir si les horreurs dont il témoigne ensuite furent de l’ordre du réel ou de l’imagination paranoïaque…
Ensuite, je vous recommande La maison de la sorcière, où un étudiant en mathématiques découvre que la maison dans laquelle il loue une chambre fut jadis celle de Keziah Mason, une sorcière aux étranges pouvoirs qui lui furent conférés par des dieux anciens et qui lui avaient permis en 1692 d’échapper à la prison de Salem. Peu à peu, l’étudiant se lance sur les traces de Keziah, en quête de sa puissance, jusqu’à en perdre pieds.
Je ne veux pas vous en révéler davantage, car l’intérêt de ces histoires réside dans la manière dont elles sont racontées et dont elles s’articulent les unes aux autres, dévoilant par bribes très parcellaires la vérité du mythe de Cthulhu et les mystères Nécronomicon. Ces romans traduisent surtout un vertige et une peur du monde qui nous entoure, trop vaste, trop ancien, trop complexe pour être compris ou déchiffré par nos consciences humaines vaniteuses et étriquées.
Et vous, avez-vous déjà lu du Lovecraft ? Quelles œuvres conseilleriez-vous ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.