Récemment, on m’a offert Les saisons de Maurice Pons, dont je n’avais jamais entendu parler. Pourtant, en regardant la quatrième de couverture et en faisant quelques recherches, je me suis rendu compte que tous les lecteurs parlaient des Saisons comme d’un livre culte ! Ni une, ni deux, je me suis plongé dans la lecture de ce roman qui, il faut bien l’admettre, ne ressemble à aucun autre…
Siméon, écrivain errant, arrive un jour dans un bourg sordide. D’emblée, les villageois lui semblent hostiles : en effet, dans ce village on n’a pas coutume de voyager, de s’aventurer au-delà de ses frontières. L’arrivée de Siméon est donc pour eux plus que douteuse… Cette population, parlons-en : une véritable cour des miracles, des habitants tous tarés, amputés ou dégénérés. Ils vivent confinés dans ce village soumis aux rigueurs des saisons : quarante mois de pluie auxquels succèdent quarante mois de gel. Mais pour Siméon, qui vient d’un pays désertique et sans ombre, ce monde de gel et de pluie est un hâvre où il espère trouver du repos et le temps d’écrire son grand roman… s’il parvient à se faire accepter par la population locale… et s’il parvient à guérir d’une blessure au pied qui pourrit lentement…
J’ai été très étonné par la lecture de ce roman. Pendant longtemps, je me suis demandé où et quand se déroulait cette action, jusqu’à admettre que c’était précisément ce flou qui faisait le charme de cet univers romanesque. L’étrangeté des personnages et de l’atmosphère m’ont fait penser à Sylvie Germain, dont la force est de mêler réalisme et fantaisie. Mais l’obscurité des personnages, leur méfiance à l’égard de Siméon, m’ont également rappelé les terribles pages du Rapport de Brodeck, où les villageois cachent un terrible secret qui vous tient en haleine.
Je suis content d’avoir découvert ce roman singulier, même si à titre personnel je ne parlerais pas de “chef-d’oeuvre”. Mais sa lecture vous laisse une drôle d’impression, un petit malaise dans l’âme qui vous poursuit quelques temps après l’avoir refermé.
Et vous, avez-vous lu Les saisons ? Qu’en avez-vous pensé ?
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
