Cela faisait des années que Les Versets sataniques traînaient sur une étagère de ma bibliothèque. Je connaissais vaguement les scandales qui avaient suivi sa publication : autodafé, fatwa, meurtres, attentats… Mais le format du livre (701 pages) m’avait toujours un peu démotivé. Puis, récemment, j’ai relu la quatrième de couverture :
A l’aube d’un matin d’hiver, un jumbo jet explose au-dessus de la Manche. Au milieu de membres humains éparpillés et d’objets non identifiés, deux silhouettes tombent du ciel : Gibreel Farishta, le légendaire acteur indien, et Saladin Chamcha, l’homme des Mille Voix, self-made man et anglophile devant l’éternel. Agrippés l’un à l’autre, chantant à qui mieux-mieux, ils atterrissent sains et saufs, ô miracle, sur une plage anglaise enneigée…
Gibreel et Saladin ont été choisis (par qui ?) pour être les protagonistes de la lutte éternelle entre le Bien et le Mal. Mais qui est qui ? Les démons peuvent-ils être angéliques ? Les anges sont-ils des diables déguisés ? Tandis que les deux hommes rebondissent du passé au présent et du rêve en aventure, nous sommes spectateurs d’un extraordinaire cycle de contes, avec, au centre de tout cela, l’histoire de Mahmoud, prophète de Jahilia, la cité de sable – Mahmoud, frappé par une révélation où les versets sataniques se mêlent au divin.
Allez, ce bouquin ne va pas rester indéfiniment sur mon étagère à prendre la poussière… Ce mois-ci, je me suis donc attaqué à ce livre culte afin de faire ma propre opinion.
Je ne vais pas vous mentir, je n’ai pas beaucoup accroché à ce récit. Les intrigues sont tentaculaires et je me suis un peu perdu dans les personnages. Le style – ou la traduction – un peu alambiqués m’ont pas mal perdu aussi. Perdu pour perdu, j’ai également parcouru certaines pages en diagonale, parce que franchement je ne savais plus où j’en étais.
Le récit s’inspire beaucoup de faits réels des années 80 (attentats, suicide collectif d’une secte chiite, révolution iranienne…) et réécrit l’histoire de Mahomet, rabaptisé Mahound, et les origines troubles de son livre sacré. Bref, c’est un roman très riche qui, selon moi nécessite une lecture très attentive pour en apprécier toutes les subtilités. Pour ma part, je suis un peu passé à côté. Mais il m’a semblé qu’il fallait être vraiment allumé de la tête pour en vouloir mortellement à son auteur. Et vous, avez-vous lu Les Versets sataniques ? Qu’en avez-vous pensé ?
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.