Le quartier Saint-Michel est un lieu bien connu des Toulousains. Pour les habitants de la ville rose, son évocation fait aussitôt penser un édifice plutôt lugubre : la prison. Mais voilà, depuis 2009, celle-ci n’est plus en fonction. Une partie du bâtiment – le Castelet – a donc été réhabilitée et accueille aujourd’hui des manifestations culturelles. Jusqu’au 10 septembre 2023, le street artiste C215 y a pris ses quartiers et expose une série de portraits de personnages liés à l’histoire de l’univers carcéral dans l’exposition Périscope.
Périscope, une exposition du street artiste C215
L’artiste C215 est considéré aujourd’hui comme l’un des pochoiristes les plus reconnus de la scène Street art mondiale. Il se singularise par la pratique du portrait, notamment de personnalités marquantes de l’Histoire. Il a exposé dans de nombreux musées nationaux et collabore régulièrement avec des institutions publiques, culturelles ou sociales. Cette fois, c’est dans l’ancienne prison Saint-Michel qu’il expose ses portraits (Alfred Dreyfus, Nelson Mandela, Louise Michel, Robert Badinter, Malcolm X, Conchita Grangé…), mais aussi hors-les-murs puisqu’il propose une pérégrination dans les rues de Toulouse autour de figures historiques liées à l’univers carcéral (Voltaire, Charlie Chaplin, Gisèle Halimi, Madeleine Pelletier…).
Une exposition en 2 temps
Au castelet, l’installation in situ entre en résonnance avec l’ancienne prison Saint-Michel, dont l’architecture se dévoile à travers les percements du lieu. Onze portraits sont à découvrir dans les différentes salles et l’installation est particulièrement bien pensée. En effet, les visages ne se devinent que derrières les grilles des fenêtres, qui matérialisent ainsi les barreaux en métal de la cellule où ils ont été incarcérés. J’ai trouvé cette mise en scène particulièrement émouvante et percutante.
Hors les murs, l’exposition se poursuit avec un parcours constitué d’œuvres peintes sur du mobilier urbain et des murs, qui relient le Castelet et le Monument à la Gloire de la Résistance. Sur ce parcours, vous pourrez comme dans un jeu de piste découvrir des résistants toulousains qui furent incarcérés au Castelet, mais aussi des personnalités engagées d’envergure universelle qui furent confrontées à l’incarcération.
Vous avez jusqu’à la fin du printemps puis tout l’été pour découvrir cette exposition, puisque ces installations seront visibles jusqu’au 10 septembre 2023.
Grandeur et misère du street art : en ce qui concerne la partie hors les murs de l’exposition, les services de la mairie de Toulouse ont déjà effacé certains portraits qu’ils ont confondu… avec des tags, ainsi que le relate cet article. Heureusement, une dizaine d’œuvres de C215 est encore visible sur le parcours. Ne perdez pas de temps si vous voulez en voir le maximum.
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.