De Prosper Mérimée, l’on connait tous Carmen, la légendaire séductrice qui inspira Bizet pour son plus célèbre opéra. Personnellement, c’est à travers une nouvelle fantastique que j’ai découvert le style de Mérimée, quand j’avais douze ans et que j’étais en cinquième : La Vénus d’Ille. Récemment, je me suis retombé sur un ouvrage qui traînait depuis belle lurette dans ma liseuse, et j’ai replongé dans les récits de cet auteur du dix-neuvième siècle, totalement captivé par un très bref récit de sa plume : Lokis.
En résumé : Lokis est le récit de voyage du professeur Kurt Wittembach qui se remémore des événements étranges dont il fut témoin lors d’un séjour en Lituanie. Des études sur les récits baltes l’avaient conduit dans le château du comte Szémiot, dont la bibliothèque recélait de rares manuscrits. Mais son hôte l’intrigua peu à peu, davantage que les livres qu’il était venu étudier. En effet, le comte se distingue d’abord par son apparence (un homme exceptionnellement grand) mais aussi par ses coutumes, notamment ses longues ballades en forêt où, paradoxalement, il ne chasse jamais. L’histoire de ses origines est également source de croyances folkloriques, sa mère devenue folle ayant, plusieurs mois avant sa naissance, été agressée par un ours. Le récit se poursuit sur les noces du comte Szémiot avec une aristocrate polonaise, dont le dénouement s’avèrera tragique et mystérieux…
Mon avis : Michel Pastoureau a décrit ce conte de Mérimée comme l’une des plus belles nouvelles françaises du dix-neuvième siècle, et je dois admettre que je valide totalement ce point de vue. L’histoire monstrueuse contée dans Lokis n’est pas livrée tout d’un bloc, est totalement lacunaire, et se révèle petit à petit au fil d’un récit que le narrateur construit par bribes, entraînant le lecteur dans un malaise croissant. Par son style et son ambiance, le récit de Mérimée évoque de loin l’histoire de Dracula, et de façon plus rapprochée de nous les légendes de Jean de l’ours ou de Gaston de Foix. De plus, par sa brièveté, ce texte peut-être lu d’un trait (idéal pour se divertir le temps d’un trajet par exemple). Bref, toutes les qualités sont réunies pour une nouvelle réussie et efficace !
Et vous, que pensez-vous de cette nouvelle de Prosper Mérimée ?
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
