Cette semaine, l’Orchestre National du Capitole de Toulouse avait donné rendez-vous à son public à la Halle aux Grains pour un concert intitulé Le Testament d’Orphée, avec un programme réunissant deux compositeurs allemands majeurs : Brahms et Beethoven. Alors que Tugan Sokhiev devait initialement diriger l’orchestre et Maria João Pires interpréter le Concerto pour piano n°4, ce sont finalement deux étoiles montantes de la musique classique qui les ont remplacés au pied levé : le chef Elias Grandy et le pianiste Mao Fujita. Les « remplaçants » ont-ils convaincu le public ?
Deux nouveaux visages pour le Testament d’Orphée
J’étais très motivé pour aller écouter de concert, car je voulais depuis bien longtemps entendre Maria João Pires en live et c’est d’abord elle qui m’a donné envie d’assister à ce spectacle. Mais lorsque nous avons appris que, souffrante, elle ne pourrait pas venir à Toulouse, je me suis consolé à l’idée de revoir Tugan Sokhiev, si cher au cœur des Toulousains et qui a si longtemps dirigé avec brio l’Orchestre du Capitole. Et puis patatras ! Sa venue a également été annulée…
J’ai donc découvert la nouvelle affiche pour ce concert au programme inchangé : Mao Fujita au piano et Elias Grandy à la baguette, deux étoiles montantes de la scène classique. Deux nouvelles figures du paysage musical contemporain qui m’ont rendu toute ma motivation puisque j’adore découvrir des artistes que je ne connais pas, et ces deux-là valent vraiment le détour !
Le Concerto pour piano n°4 de Beethoven par Mao Fujita
Né en 1998, Mao Fujita est encore un jeune interprète dont la virtuosité est saluée partout où il passe. Acclamé pour son talent exceptionnel & lauréat de nombreux concours internationaux, il a captivé le public avec sa maîtrise technique et son interprétation émotionnelle.
Le Concerto pour piano n°4 en sol majeur, op. 58 de Beethoven est une œuvre étonnante par son innovation structurelle, intégrant le piano de manière équilibrée avec l’orchestre. Il explore des thèmes lyriques et complexes que le Tokyoïte Fujita a parfaitement captés. Cette œuvre qui défie les conventions a laissé une empreinte durable dans l’histoire de la musique classique.
Les moments plus dramatiques du concerto peuvent suggérer des émotions passionnées et puissantes, parfaitement rendues par Fujita et par l’Orchestre dirigé par Grandy. La première partie du concert a été saluée par une longue ovation et un rappel, preuve que le public toulousain a apprécié ce programme malgré l’absence des deux têtes d’affiche initialement annoncées.
La Symphonie n°4 de Brahms sous la baguette d’Elias Grandy
Cette quatrième symphonie en mi mineur, op. 98 a été l’occasion pour moi de découvrir le chef Elias Grandy en action ! Quel artiste !
Né de parents allemands et japonais, Elias Grandy a d’abord exercé comme violoncelliste au sein des Orchestres de la Radio Bavaroise et du Komische Oper de Berlin. Nommé Directeur musical à Heidelberg de 2015 à 2023, Elias Grandy dirige aujourd’hui les plus prestigieux orchestres du monde entier, comme l’Orchestre National du Capitole cette semaine à Toulouse. J’ai adoré voir l’énergie physique qu’il a mise dans sa direction, Grandy est un chef qui ne se ménage pas ! Comme Fujita lors de la première partie du concert, Grandy et l’ONCT ont été acclamés à la fin du spectacle, car même si la Symphonie n°4 n’est pas celle que je préfère, elle n’en a pas moins été interprétée avec maestria !
Fêtes de fin d’année obligent, l’ONCT nous donne un nouveau rendez-vous dès la semaine prochaine avec un Happy Hour samedi 16 décembre à 18 heures, placé sous le signe des cuivres et de la magie de Noël. Pour l’occasion, la section la plus reluisante de l’Orchestre jouera une sélection de pièces musicales unissant les incontournables de Noël issus du classique, du jazz et des musiques de film, arrangées par Nicolas Chatenet. Serez-vous présents à cette grande fête musicale et familiale ?
Photo de couverture © Romain Alcaraz
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
2 comments
Oui, franchement, on n’a pas été volés sur les changements!
Carrément, même si je regrette de ne pas avoir entendu Pires que j’avais déjà ratée quand elle avait été programmée par les Grands interprètes. Mais ces deux artistes méritent d’être connus et entendus !