Quelques mois après ma dernière critique sur Bernard Minier, me voilà de retour avec encore un ouvrage de mon auteur de polar français favori (je pense qu’on peut dire ça vu que je chronique l’intégralité de son oeuvre, non ? 😉 ). M le bord de l’abîme est paru il y a 1 an environ, et dès que j’ai eu l’occasion de le lire je me suis bien entendue jetée dessus !
L’action se passe à Hong Kong, au coeur d’une entreprise chinoise qui compte révolutionner le monde du numérique et l’Intelligence Artificielle, Ming Inc. Une jeune française, Moïra, vient d’y être embauchée pour travailler au Centre, siège de l’entreprise. Elle se retrouve avec d’autres employés de toutes les nationalités à travailler sur un projet d’envergure top secret et très troublant… Et ce n’est probablement pas un hasard si la police de la ville semble s’intéresser de près à notre héroïne et aux secrets de son entreprise…
Alors. Vous savez à quel point j’ai été déçue lors de ma lecture de Une putain d’histoire car il n’y avait pas le commandant Servaz, héro habituel des polars de Bernard Minier. Là clairement, j’ai biiiiiien lu le quatrième de couverture, donc je savais à quoi m’attendre avant d’ouvrir le livre. Donc non pas de commandant Servaz. Mais pour autant un polar agréable à lire ! Comme la première fois qu’il a abandonné son protagoniste principal, nous ne sommes plus en France mais à l’étranger, ce qui imprime une atmosphère bien particulière au roman.
Clairement j’ai aimé le cadre de l’intrigue autour de l’Intelligence Artificielle, ses limites et ses dangers. Comme attendu c’est vite moralisateur et un peu réducteur, mais pour autant les enjeux de Ming Inc. et les questionnements éthiques que ses technologies soulèvent sont plutôt bien traités. L’évocation de Hong Kong, j’ignore si elle est réaliste ou pas, apporte une dimension supplémentaire à M le bord de l’abîme, entre la modernité étouffante de Ming Inc. et l’image d’une ville et de sa police témoignant de l’histoire de la ville.
Bon, le bémol, c’est quand même le dénouement, et même avant le dénouement en fait car c’est assez long… Le lien entre certains personnages, qui se devine fatalement au bout d’un moment, est assez bancal et rend l’ensemble de l’intrigue un peu simplette. Le final en lui-même tourne même parfois au ridicule, et on a un peu envie de se dire au bout “tout ça pour ça”. Quoi que… il y a un petit élément noir qui ne m’a pas déplu. Le genre de truc que tu ne veux que ça arrive “comme ça”, et pourtant. Et ça c’était franchement pas mal trouvé, ça a apporté un petit peu de relief à un enchaînement final que je croyais écrit d’avance. Bref, une lecture qui ne m’a pas laissé indifférente même si ce n’est pas ma préférée de cet auteur.
Vous avez lu M le bord de l’abîme ? Vous en pensez quoi de ce dernier Bernard Minier ?
Avec ses 640 pages, M le bord de l’abîme est mon pavé du mois de mai du challenge “Un pavé par mois” du blog Des livres, des livres !
Qui a écrit cet article ?
Le nez dans les bouquins, le cœur dans les musées, les jambes à l'assaut du patrimoine et l'esprit en voyage ! Je partage avec vous mes découvertes culturelles du moment, diverses et variées, sans prise de tête. Éclectisme, je crie ton nom !
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