En mai, la vie culturelle a repris son cours normal : des spectacles, des lectures, même une excursion au cinéma. Le calendrier a bien fait les choses, c’est aussi en mai que l’ultime saison et le dénouement de Game Of Thrones (fort critiqué par les fâcheux) ont été révélés. L’indignation de nombreux fans sur ce dénouement m’a fait beaucoup rire. Cela fait des années que l’on a démontré que cette série était de bonne facture sans être le chef-d’oeuvre du siècle… Mais visiblement certains avaient placé beaucoup d’espoir dans cette ultime saison, comme dans le messie. Faut quand même pas exagérer… Bref, après une année un peu sèche sur le plan culturel, voilà qu’elle s’achève avec un peu de légèreté.
Nous finirons ensemble, de Guillaume Canet : La bande des Petits mouchoirs est revenue sur les grands écrans, dans un film plus sombre que le précédent (mais tout aussi cynique). Pas un film d’exception, mais qui fait l’affaire pour un dimanche soir dans son canapé.
Mam’zelle Nitouche, de Hervé, par Pierre André Weitz : Cette année, le Théâtre du Capitole de Toulouse a présenté des mises en scène d’exception. Après le formidable Ariane à Naxos signé Michel Fau, voici une opérette ressuscitée qui a mis sous les feux de la rampe des bonnes soeurs qui n’ont rien à envier à Whoopi Goldberg et son légendaire Sister Act. Dans un couvent tenu d’une main de fer par une mère-sup’ improbable (Olivier Py travesti sous la soutane), une jeune novice fait le mur pour devenir la nuit Mam’zelle Nitouche, star des cabarets. Un grand vaudeville chanté et haut en couleurs qui a conquis le public toulousain !
Les Epiphanies, de Henri Pichette, par les élèves de l’option théâtre-danse du lycée Bellevue : Quelle tristesse ! Malgré plus de trente ans de succès, des élèves nombreux et motivés, une équipe artistique au top (Jean-Claude Bastos à la direction théâtrale et Alain Abadie à la chorégraphie), l’option théâtre-danse du lycée Bellevue (Toulouse) a tiré sa révérence le 22 mai dernier. Cette année, l’option a présenté un spectacle inspiré du texte poétique d’Henri Pichette. Conséquence de la réforme des lycées et du Bac de Monsieur Blanquer, cette option qui a été pendant trente ans un vivier de talent et une source d’ouverture culturelle pour des centaines d’élèves ne sera pas reconduite en 2019-2020… un triste prélude à la fermeture des options et des spécialités à craindre au cours des années à venir dans les autres lycées de France. La destruction incompréhensible d’une formule qui fonctionnait et qui a toujours prouvé son utilité. Adieu l’option théâtre-danse, ce fut un magnifique parcours et une très belle fin avec ce spectacle qui a mis dans la lumière une jeunesse épatante !
Les versets sataniques, de Salman Rushdie : Suite à un crash d’avion, les deux seuls rescapés découvrent qu’ils sont l’incarnation du Bien et du Mal. Leur vie bascule peu à peu dans l’irrationnel, alors que resurgit dans leurs rêves l’histoire d’un ancien prophète et la naissance de l’Islam (chapitres qui auront valu à son auteur une fatwa). Le long d’une intrigue alambiquée, le roman peint avec lucidité les inquiétudes de la fin du vingtième siècle, vingt ans avant les attentats contre les Tours Jumelles à New-York. Bref, un roman visionnaire qui a fait date.
Et vous, quels ont été vos plaisirs culturels en mai ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.