La culture reprend ses droits ce mois-ci. Bien que le couvre-feu reste de mise, les théâtres et les musées ont rouvert leurs portes pour notre plus grande joie ! Le Théâtre du Capitole nous a déjà mis l’eau à la bouche avec la présentation de sa prochaine saison, nous avons vu deux spectacles, et nous avons continué nos lectures avec 3 petits romans. C’est parti pour le bilan culturel du mois de mai 2021.
Les Mémoires d’un âne, de la Comtesse de Ségur
Connaissez-vous l’histoire de Cadichon, un petit âne qui a vécu bien des mésaventures et les raconte à son jeune maître ? Son amitié avec Pauline et avec le chien Médor, les mauvais tours qu’il a joué aux humains, ses exploits pour triompher des voleurs… un grand nombre d’aventures très bien racontées qui plairont incontestablement aux enfants ! Si vous cherchez une belle lecture du soir pour vous petits, ces Mémoires sont idéales ! (article complet ici)
La confusion des sentiments, de Stefan Sweig
Un jeune étudiant de 19 ans qui fait ses études à Berlin est fasciné par son professeur de philologie, un homme passionnant au tempérament indéchiffrable, soufflant tantôt le chaud et le froid. Au fil des jours, l’attitude du professeur devient une obsession pour son élève qui veut comprendre les causes d’une telle attitude. Ce roman bref est un grand classique de cet écrivain autrichien que j’avais découvert (et adoré) avec Le Joueur d’échecs. (article complet ici)
L’Anomalie, d’Hervé Le Tellier
Prix Goncourt 2020, L’Anomalie est un page turner très efficace où l’auteur s’est proposé un défi : raconter une histoire qui tienne la route avec un maximum de personnages sans que le lecteur ne perde le fil. Une fois que vous avez trouvé ce maximum, multipliez le par deux et essayez de faire en sorte que le lecteur s’y retrouve encore ! Et le pire, c’est que ça marche ! J’ai dévoré ce roman en deux jours et je pense qu’il est difficile de faire autrement tant la construction du récit nous invite irrésistiblement à tourner les pages. Vous laisserez-vous tenter par ce grand succès de librairie ? (article complet ici)
Le Monte-Plats, d’Harold Pinter mis en scène par Jean-Claude Bastos
Gus et Ben sont deux tueurs à gage. Dans un sous-sol, ils attendent leur mission. Aucune information sur le commanditaire du crime, ni la nature de celui-ci. Il ne faut qu’attendre la consigne et agir. Soudain, le monte-plats situé au milieu de la pièce se met en mouvement…
J’adore cette pièce signée par le Prix Nobel de Littérature Harold Pinter. Elle est ici jouée par les élèves de Première spécialité Théâtre du Lycée Raymond-Naves (Toulouse), un groupe enjoué et extrêmement doué qui ne s’est pas laissé abattre par la pandémie et les nombreux protocoles sanitaires qui ont perturbé le déroulement de leurs répétitions. Dédoublant les personnages de Gus et Ben à l’envi, ils ont su conserver toute la cohérence de la pièce et en donner une vision kaléidoscopique très intéressante, au suspens et à la tension palpable jusqu’à la dernière minute. Bravo à eux ! Le monde du théâtre a de beaux jours devant lui avec une jeunesse comme celle-là !
À vie, de Klaus Antes et Christiane Erhardt mis en scène par Sébastien Bournac
Inspiré du témoignage d’un homme condamné à la perpétuité pour un double meurtre dans les années 70, ce seul en scène revient sur la vie de Peter Jörnschmidt et nous fait remonter le fil de son existence jusqu’à son point de bascule. Le comédien François-Xavier Borrel pose sa voix sur ce témoignage devant une caméra qui l’enregistre et pulvérise son image aux quatre coins de la scène.
Le texte rappelle J’espère qu’on se souviendra de moi dont nous vous parlions en octobre 2016, une pièce de Jean-Marie Piemme par le même metteur en scène, dans laquelle on retrouvait ce regard sociologique sur une affaire de meurtre et une image diffractée par une multitude de miroirs (remplacés aujourd’hui par des écrans vidéos).
En bref, nous avons été enchantés par notre reprise culturelle en mai 2021 et on espère maintenant que cela va continuer sur cette lancée sans s’arrêter ! Et vous, votre reprise culturelle, elle se passe comment ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.