Attention, je vous parle aujourd’hui d’un livre qui a été mon plus gros choc littéraire de l’été : Malevil de Robert Merle. Il trônait depuis plusieurs années sur une étagère de ma bibliothèque, et je ne sais pas pourquoi je ne l’avais jamais ouvert… peut-être un peu découragé par l’épaisseur du livre (636 pages), le genre de volume qui fait que tu te dis : “il vaut mieux que ce soit bien, sinon ça va être long !“
Heureusement, ce roman de Robert Merle est plus que bien ! Il est génial ! Je l’ai dévoré en 3 jours sur la plage où j’ai passé une partie de mon été.
Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, je n’avais même pas lu le résumé au dos du livre. L’illustration sur la couverture (un champ de blé) ne m’inspirait rien de particulier. Un roman pastoral, peut-être ? Que nenni ! Ce roman est un pur récit d’anticipation, une véritable dystopie rurale qui m’a captivé.
Au beau milieu des années 1970, une bombe atomique explose et dévaste l’humanité presque entièrement. Quelques rares humains parviennent à survivre, notamment les habitants de Malevil, un ancien château fortifié qui a protégé ses sept occupants, miraculeusement rescapés de l’effondrement de la civilisation.
Amis de la collapsologie, vous allez vous régaler en lisant ce livre qui aborde la question de la reconstruction du monde post-apocalyptique, loin des clichés de la SF. Ici, tout est réaliste, pragmatique. On est cependant dans un univers bien moins sombre que celui qu’a dépeint Cormac McCarthy dans La Route. Il y a notamment dans les pages de Malevil des morceaux de lyrisme pur qui m’ont bouleversé. Robert Merle est un fin psychologue mais aussi un véritable amoureux de la terre qui parle de la nature avec une telle force qu’il illumine les passages qui auraient pu être vraiment désespérants compte-tenu de la situation décrite : terre dévastée, animaux exterminés, humanité vouée à l’extinction puisque la seule femme survivante est une vieille septuagénaire…
Je ne connaissais pas Robert Merle, mais il fait d’emblée partie de mes auteurs français préférés grâce à ce roman écrit avec vertuosité qui raconte une aventure captivante (que certains critiques qualifient, à juste titre, de robinsonnade au sens le plus noble du terme).
Et vous, avez-vous déjà lu les romans de Robert Merle ? Que pensez-vous de cet auteur majeur, absent de la plupart des manuels scolaires ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
6 comments
Merci pour ce partage !
Je n’ai pas lu Malevil mais du coup j’ai très envie de m’y mettre.
J’ai lu “un animal doué de raison” adolescente et il m’a tellement marqué que j’ai reconnu le nom de l’auteur dans votre article 30 ans après.
Mes souvenirs qui en subsistent sont surtout une écriture plaisante et un côté humanité.
J’espère que cela vous plaira Guillemette. Pour ma part, je n’avais lu aucun livre de Robert Merle, mais j’ai très envie de découvrir d’autres romans, pourquoi pas “Un animal doué de raison” ! En tous cas, ce que vous dites sur son écriture, c’est exactement ce que j’ai ressenti en lisant Malevil !
Avant de te lancer dans la serie des Fortunes de France du même auteur ( genial mais chronophage), je te conseille moi aussi « un animal doué de raison ». Et aussi « les Hommes Protégés ». Et sinon, sans aucun rapport, dans les bouquins qui trainent dans ta bibliothèque il y a aussi « des Fleurs pour Algernon » qui fait également partie de mes livres préférés 😉
J’avais adoré “Des Fleurs pour Algernon”, là encore un bel exercice de style au service d’une belle réflexion ! Je note pour les autres romans de Robert Merle, tout en continuant à me demander pourquoi il est moins côté que d’autres grands classiques (on ne m’a jamais parlé de lui dans mes études universitaires, alors que son écriture est tout de même extraordinaire).
J’ai lu récemment « La guerre est mon métier » du même auteur. Malvil est une lecture trop ancienne pour en faire une chronique pertinente pour la liste des livres à lire absolument que je suis en train de construire. Je vais donc faire un lien vers votre chronique. Je vous dirai quand cette page sur laquelle je travaille actuellement sera en ligne. Je ne demande pas de lien en retour.
Merci Catherine.
Nous avons aussi chroniqué “La mort est mon métier” sur ce blog ainsi que “Les hommes protégés”.