Dans quel film actuellement en salle entend-on chanter Le lion est mort ce soir ? Eh non, ce n’est pas de la nouvelle version du Roi Lion dont on va parler, mais de Ricordi, le film italien de Valerio Mieli auquel la chanson d’Henri Salvador sert de générique.
Ce film est un véritable o.f.n.i. (objet filmique non identifié). Il retrace l’histoire d’un couple anonyme, mais de manière subjective. Chaque scène est vue telle que chaque personnage s’en souvient (d’où le titre : “Ricordi ?” signifie “Te souviens-tu ?” en italien). Pour lui (Luca Marinelli) qui est d’un tempérament sombre, chaque souvenir est teinté d’une ombre mélancolique. Pour elle (Linda Caridi), la vie est une fête vécue avec romantisme et passion. Au spectateur de faire la part des choses, puisqu’a priori, aucune des versions qui nous est montrée n’est la vraie. Ce ne sont que des interprétations, des souvenirs.
Je ne sais pas combien de fois chaque scène a été tournée, mais c’est un vrai délire… D’un plan à l’autre, les personnages n’ont pas la même coiffure, le même éclairage, de menus détails changent dans leurs costumes, dans les décors, dans les ambiances sonores… Les souvenirs semblent incomplets, ou bien transformés par les émotions de celui qui se souvient. Ce film m’a beaucoup fait penser à Michel Gondry qui adore jouer avec ce genre de procédé. Comme dans Eternal sunshine of a spotless mind, on est jamais vraiment certain de ce que l’on voit, mais on est embarqué par la poésie et la magie des scènes.
Au final, j’ai trouvé le métrage un peu long. Presque 2 heures sur le même principe, je dois avouer que j’ai un peu décroché dans la deuxième partie. Mais cela n’ôte rien à ce film de ses qualités d’écriture, de la force poétique de son montage, ni de la beauté des personnages.
Bref, un film étrange dans la forme, mais qui vaut le détour. Et vous, avez-vous vu Ricordi ?
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.