Avec Douleur et gloire, Pedro Almodóvar signe une autofiction émouvante où Antonio Banderas incarne un cinéaste vieillissant qui fait le point sur sa vie et sa carrière. Pour le dire de but en blanc, j’ai adoré ce film ! Ce n’est pas pour rien qu’il est encore à l’affiche après 13 semaines consécutives d’exploitation (et la salle était encore comble). On y retrouve tous les thèmes chers au réalisateur espagnol : l’enfance, la religion, le cinéma, le rapport à la mère, les addictions, les amours perdues, le désir… , teintés de nostalgie et de mélancolie. Même si ce film peut paraître répétitif par rapport à ses anciens longs métrages, cela ne l’empêche pas d’en faire l’un des meilleurs de sa filmographie (et pour moi l’un de mes préférés – comme ça, c’est dit !).
A chaque film, Almodóvar frappe fort. Il y a 3 ans, j’avais déjà adoré Julieta qui était une pure fiction. Dans Douleur et gloire, on sent que l’écriture est beaucoup plus intime. Si bien que l’on est tenté à chaque scène de se demander : “Parle-t-il du personnage ou bien de lui-même ?” D’ailleurs, quand on demande à Almodóvar si ce film est autobiographique, il répond “non, et oui, absolument” 🙂 Malin.
Aller chercher Antonio Banderas pour jouer le personnage du cinéaste est particulièrement bien vu, lui qui est l’égérie masculine de Pedro depuis les années 80. Côté féminin, on retrouve Penelope Cruz, qui est devenue presque incontournable dans ses films depuis Tout sur ma mère. C’est d’ailleurs le rôle de la mère qu’elle joue ici (dans les scènes des souvenirs d’enfance). A la manière de filmer ces deux personnages, on sent l’amour du réalisateur pour ses comédiens fétiches.
J’ai particulièrement aimé les scènes qui racontent la relation entre le cinéaste et sa mère (Penelope Cruz dans les scènes d’enfance et Julieta Serano à l’époque contemporaine). Ces scènes jalonnent tout le film, du premier au dernier plan. Parfois pleines d’amour et parfois très cruelles.
Si vous n’avez pas encore vu Douleur et gloire mais que vous aimez les films d’Almodóvar, courez le voir, car il est à l’affiche depuis longtemps mais il ne va pas non plus rester jusqu’à Noël 😉
Et vous, quel est votre film préféré d’ Almodóvar ?
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.