Voilà. On y est. Dernier volet de la trilogie “Les enfants du désastre”, Miroir de nos peines conclut en beauté la grande fresque historique amorcée par Pierre Lemaitre avec Au-revoir là-haut puis Couleurs de l’incendie.
Pierre Lemaitre continue son chemin dans le XXème siècle, après la Grande Guerre et l’entre-deux guerres, nous voici au début de la Seconde Guerre mondiale. On y suit le destin de Louise, qu’on avait connue petite au-côté d’Édouard Péricourt dans Au-revoir là-haut. En 1940, elle est désormais institutrice et serveuse au café La petite bohème. Entre clients réguliers, comme le docteur Thirion, et le bonhomme patron Monsieur Jules, on suit cette jeune femme au mal d’enfant qui suite à un évènement plus que singulier va partir à la recherche de ses origines. Entre secrets de famille et exode sur les routes de France face à l’avancée allemande, cette femme révèle son opiniatreté et sa bouleversante sensibilité. Son destin croise celui d’autres, dont les fuyards Gabriel et Raoul, soldats à l’antithèse l’un de l’autre mais unis malgré eux suite à la débâcle des Ardennes. Fernand, le gendarme modèle, fidèle à ses valeurs mais qui n’attends que de retrouver sa femme idolatrée pour qui il ferait tout. Ainsi que celui d’un mythomane extraordinaire, Désiré, qui change d’identité comme de chemises au sein de cette drôle de période qui lui permet de pousser son art de la tromperie au paroxysme.
En commençant cette critique, j’ai d’abord eu la sensation d’avoir peut-être moins de choses à vous dire sur Miroir de nos peines après mes chroniques sur Au-revoir là-haut et Couleurs de l’incendie. Mais c’est qu’on y retrouve la même veine, la même atmosphère, la même beauté du texte, la même verve de Pierre Lemaitre qui nous surprend encore à prendre l’Histoire par un bout où on ne l’attend pas. A parler de la Seconde guerre mondiale, je pensais que Pierre Lemaitre irait plus loin, mais non, il se concentre sur cette “drôle de guerre” de l’année 1940. C’est parfait comme cela, car l’Histoire donne un cadre à Miroir de nos peines mais n’est en aucun cas le sujet principal. Et surtout, c’est de nouveau un grand amour pour ses personnages qu’on ressent, chaque histoire, chaque destinée est ciselée à la perfection. Une vraie belle saga comme on aime qui, loin de faire de des trois romans de simples “suites” les unes aux autres, constitue une Oeuvre dont on se souviendra.
Pierre Lemaitre est un auteur qu’on aime beaucoup sur Culture déconfiture, et Miroir de nos peines confirme, une fois de plus s’il en faut, son grand talent de romancier. Lisez-le, vraiment !
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4 comments
J’ai adoré le 1et, beaucoup moins le 2e et ce 3e opus m’a de nouveau charmée. L’histoire reste moins forte que pour ‘au revoir…’mais on y retrouve effectivement le même style, le même attachement, le même procédé.
C’est vrai qu’aucun des deux autres ne m’a autant charmé que Au-revoir là haut… Mais la plume de Pierre Lemaitre me touche à chaque fois !
Très bien, je note et vais pouvoir terminer aussi! J’ai moins aimé le 2ème…
Je trouve que chacun a son charme au final !