Depuis le 4 décembre, le film Mulan est disponible sur la chaîne Disney +. Il est directement sorti sur la plateforme sans passer par les salles de cinéma, l’une des conséquences des confinements mis en place dans de nombreux pays du monde en 2020 et d’une polémique en Asie autour de son actrice principale qui aurait soutenu ouvertement la répression policière à Hong-Kong (et le fait que le film ait été tourné dans une province où la Chine serait accusée de violer les droits des Ouïghours).
Finalement, on ne perd pas grand chose à ne pas voir ce film en salle… Cinématographiquement, ce métrage ne présente pas un grand intérêt. Pas assez amusant pour un jeune public, cette adaptation a sacrifié tous les aspects amusants de la version de 1998 : pas d’humour, pas de chanson et suppression pure et simple du dragon porte-bonheur Mushu, qui est quand même l’un des personnages les plus plaisants de la première version.
Le film peine également à convaincre le public adulte : les scènes de combat sont assez bien chorégraphiées, mais franchement rien que l’on n’ait déjà vu depuis très longtemps dans les films de sabre asiatiques ; le message général est quant à lui très superficiel. On est loin de la profondeur d’un film comme Hero (de Zhang Yimou) ou de la poésie de Tigre et dragon (de Ang Lee).
D’ailleurs, Mulan et Tigre et dragon partagent une problématique commune autour du féminisme. Dans le chef-d’œuvre de Ang Lee, l’héroïne Jiao Long (Zhang Ziyi) défi les codes de la société traditionnelle chinoise à l’instar de Mulan pour devenir une grande guerrière. Mais il y a 20 ans d’écart entre la sortie de Tigre et dragon et cette nouvelle version de Mulan… Etait-il nécessaire, après tout ce temps, de refaire la même chose en moins bien ?
Bref, on n’a pas du tout été convaincu par cette nouvelle adaptation de la légende chinoise de Mulan. Et vous, entre les films de sabre traditionnels chinois et cette version édulcorée de Disney, que préférez-vous ?
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.