Le peintre Jean-Auguste-Dominique Ingres est actuellement à l’honneur au musée du Prado de Madrid. Pour l’occasion, le musée de Montauban a prêté de nombreux tableaux de sa collection et a reçu en contrepartie plusieurs portraits appartenant au musée madrilène. J’ai profité d’un week-end pluvieux de janvier pour aller à Montauban et redécouvrir ces portraits que j’avais vus il y a une dizaine d’années lors d’un voyage en Espagne, ainsi que les œuvres de la collection permanente du musée Ingres.
Outre des peintures et des dessins du maître, on trouve au musée Ingres des œuvres de ses élèves et des modernes qu’il a inspirés. Parmi les tableaux qui m’ont troublé, il y a la vaste collection des œuvres signées Armand Cambon. Ce qui m’a surtout marqué chez lui, c’est le réalisme de ses drapés. Dans le tableau intitulé La Lettre par exemple, ce ne sont pas la chair ni le courrier qui attirent l’œil, mais bien le confondant satin de la robe blanche, qu’une photographie n’aurait su rendre avec autant de vérité !
Dans la salle adjacente, on trouve une série d’œuvres d’artistes contemporains qui ont été inspirés par Ingres. Le diptyque de dessins à la pierre noire d’Ernest Pignon-Ernest, inspirés du Vœu de Louis XIII, est une incroyable synthèse de classicisme et de modernité. Et que dire du tableau animé J’y crois encore de Pascal Lièvre, qui reprend le célèbre Portrait de Madame Gonse en lui faisant chanter le tube de Lara Fabian ! Moi qui suis habituellement très hermétique à l’art contemporain, je dois avouer que pour une fois je n’ai pas boudé mon plaisir ! Pour les fans de la Grande Odalisque et du Bain turc, de nombreuses variations sont également exposées.
En raison de l’échange avec le Prado, plusieurs tableaux célèbres du peintre Montalbanais étaient absents tels que Le songe d’Ossian ou Jésus parmi les docteurs. En revanche, de célèbres portraits espagnols étaient mis à l’honneur, de la main du Greco, Vélasquez ou Goya. Mais j’ai été surtout interpellé par celui de la célèbre Montrua vestida, une enfant du XVIIe siècle qui devait sa notoriété à ses quatre-vingts kilos à l’âge de six ans.
Parmi les autres curiosités du musée, vous pourrez aussi voir des objets ayant appartenu au peintre – tel que son célèbre violon – et découvrir dans les sous-sols l’incroyable salle du Prince Noir. Alors si vous passez par Montauban, n’hésitez pas à faire un détour par le musée Ingres ! Mais attention, vous n’aurez que jusqu’au 3 avril 2016 pour découvrir les chefs-d’œuvre espagnols !
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
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La salle du prince noir <3