Amis et amoureux de Corto Maltese, je reviens vous parler de l’intrépide marin ! Je vous en avais à peine parlé en septembre 2022, lorsque l’album Nocturnes berlinois était sorti. Il est temps de rattraper mon retard et de vous présenter cette nouvelle aventure signée Juan Díaz Canales et Rubén Pellejero, à qui l’on doit déjà les albums Sous le soleil de minuit, Équatoria et Le Jour de Tarowean.
Nocturnes berlinois, la petite musique d’une Allemagne qui bascule dans le nazisme
Cette nouvelle aventure commence en automne 1924 (après Les Helvétiques mais avant Mû la cité perdue). C’est donc l’un des épisodes les plus tardifs de la chronologie des Corto Maltese. La République de Weimar est au bord de la déliquescence, minée par les forces d’extrême-droite – ici, l’organisation Consul – et par les revendications portées par les communistes. Corto Maltese se rend à Berlin et à Prague pour retrouver les assassins de son ami juif Steiner. Son enquête l’amène à s’introduire dans une société secrète ésotérique – la Stella Matutina – et à rechercher une mystérieuse carte du tarot Visconti-Sforza.
En situant le héros dans les années 1920 de la République de Weimar, Juan Díaz Canales & Rubén Pellejero entrent dans la forge de l’Histoire du XXe siècle. Perdante humiliée de la Première Guerre mondiale, l’Allemagne est prête à basculer dans le nazisme et à faire alliance avec le fascisme italien. Un bouleversement politique crucial dont Corto est à la fois le témoin et notre relais.
Un opus avec ses qualités et ses défauts
On retrouve dans cet album les ingrédients fondamentaux d’un bon Corto Maltese : des sociétés secrètes, des intrigues politiques, des histoires légendaires et un contexte en ébullition… Corto navigue au milieu de tout cela en homme libre, mais cette société qui danse au-dessus d’un volcan lui fait perdre le goût des mots d’esprit.
Cela se lit bien mais je dois avouer ne pas avoir été embarqué plus que ça dans l’histoire et dans l’ambiance berlinoise. J’ai eu du mal à m’accrocher à cette intrigue dont je perdais le fil. Le récit est également moins poétique que les aventures plus anciennes. Et puis franchement, qu’est-ce que c’est cette mode de dessiner Corto Maltese à poil ?
Clairement, Nocturnes berlinois ne restera pas dans ma mémoire comme l’un des meilleurs albums, même si ce fut un agréable moment de lecture.
Et vous, qu’avez-vous pensé de ce nouvel épisode ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.