14ème album studio pour l’icône Jane Birkin. Sorti en fin d’année 2020 Oh! Pardon tu dormais a été réalisé en collaboration étroite avec Etienne Daho, qui est un artiste que j’aime beaucoup, et le réalisateur Jean-Louis Piérot. Forcément, vous vous en doutez, comme tout ce qui touche à l’univers de Gainsbourg, je suis l’actualité de Jane Birkin. Et j’avais hâte d’écouter cet album !
Oh! Pardon tu dormais : un album personnel
Avec Oh! Pardon tu dormais, Jane Birkin dévoile un album extrêmement intime. Elle est l’auteur des paroles de ces 13 chansons (5 en collaboration avec Etienne Daho) de ce nouvel album. Jane Birkin s’est inspiré d’un téléfilm éponyme sur le thème d’une rupture amoureuse qu’elle a écrit et joué en 1992, ainsi qu’en pièce de théâtre en 1999. Intime donc, personnel. Beaucoup de sujets graves, la rupture, la mort, sont très présentes dans les sujets abordés. Mais aussi toujours cette forme de légèreté étrange avec les musiques particulières et la voix inimitable de Jane Birkin.
Des chansons émouvantes
Difficile de ne pas commencer à parler des 2 chansons qui m’ont scotchés le plus dans Oh! Pardon tu dormais de Jane Birkin. Elle parle du décès de sa fille aînée, la photographe Kate Berry, avec deux chansons directes et sans fards : “Ces murs épais” et “Cigarettes”. Avec des mots simple, elle raconte sans détour des circonstances ambiguës de sa mort, du deuil. Le contraste des paroles si dures et de la musique enlevée noue le ventre, avec vraiment une approche qu’on sent comme cathartique.
Bien sûr, le titre éponyme de l’album, “Oh! Pardon tu dormais” marque toute cette œuvre de son empreinte. Le susurré de Birkin face au parlé de Daho, ce coupe face à son incompréhension. La langueur dans la mélodies, son accent et timbre de voix inimitable, un beat maîtrisé. On retrouve tout ce tragique mélancolique aussi dans “A marée haute”, une autre histoire d’amour terminée et désespérée.
L’entraînant “Les jeux interdits”, sur une musique guillerette, qui parle du souvenir émouvant de ses filles Kate & Charlotte, enfants, tranche plutôt avec les autres chansons de l’album par son côté joyeusement nostalgique. On imagine la scène, ou plutôt on imagine son sourire nous racontant ces anecdotes.
“Pas d’accord”est une chanson qui m’a beaucoup touchée, dans les paroles de cette fille qui dit stop, qui dit non. Le merveilleux “Ta sentinelle” m’a aussi renversé le cœur. Une chanson sur la nostalgie de la passion, ces “journées d’enlacement comme au premier soir” qui n’existent plus.
Juste un baiser comme dans le temps
Et je ne t’emmerderai pas
Promis j’t’emmerderai plus
Ta sentinelle, Jane
Deux chansons nostalgiques en anglais sont aussi présentes. “Ghosts”, un joli voix/piano, et “Catch me if you can”, qui clôture cet album Oh! Pardon tu dormais de Jane Birkin. Le souvenir des disparus pour l’une, la fin qui arrive pour l’autre. Toujours ces sujets peu joyeux adoucis par la mélancolie de la très belle musique.
Le fantôme de Serge Gainsbourg
Oui l’ensemble est plaisant à l’oreille, tout à fait. Surtout pour ceux qui sont comme moi imprégnés de l’univers de Serge Gainsbourg et qui aiment dès qu’on sent la petite vibe qui va bien. Et puis c’est Jane Birkin. Son personnage, sa fausse langueur, sa sincérité. Difficile de lui reprocher de changer : elle est toujours là, elle grandit, se réinvente. Je pense à “Telle est ma maladie envers toi” et son univers jazzy, à la fois étonnant mais… On la retrouve bien tout de même.
Malgré tout, le petit côté “copier-coller” se ressent quand même, et il manque un minuscule supplément d’âme qui aurait donné à Oh! Pardon tu dormais une identité propre à 100%. L’inspiration gainsbourienne est là, c’est clair. J’ai ainsi adoré la musique et le phrasé de “Max”, tellement dans cet esprit que j’aime tant. On le retrouve également sur le titre phare de l’album, le très joli “Oh! Pardon tu dormais” avec Jane Birkin en duo avec Etienne Daho. “Je voulais être une telle perfection pour toi”, parlée, lointain hommage à la balade de Melody Nelson. Et puis l’incongru “F.R.U.I.T”.
A quelle distance on n’entend plus pleurer ? Je me suis mise à cette distance exacte pour ne plus t’entendre pleurer
Max, Jane Birkin
Mais la voix de la chanteuse avec ce type de flow, ça fait tout oublier. Car cela lui correspond tellement bien, à elle et à Etienne Daho aussi. Certaines chansons vont devenir des classiques de la discographie de Jane Birkin, c’est certain.
Donc oui, écoutez Oh! Pardon tu dormais de Jane Birkin. C’est beau 😉 Vous serez séduits par son atmosphère intime, grave et nostalgique.
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