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Orchestre national du Capitole : un concert de rentrée formidable avec Tarmo Peltokoski

by Julien
Tarmo Peltokoski, 2021 © Peter Rigaud

Hier soir, Tarmo Peltokoski ouvrait la saison 2024-2025 de l’Orchestre National du Capitole (ONCT) à la Halle aux Grains. Avec le Chœur de l’Opéra national du Capitole et celui de Radio France aux côtés du prodigieux chef d’orchestre, l’affiche était suffisamment alléchante pour que la salle toulousaine affiche complet. Nous étions bien entendu au rendez-vous.

Un nouveau chapitre s’ouvre pour l’Orchestre national du Capitole

L’Orchestre du Capitole inaugure une nouvelle ère sous la direction de Tarmo Peltokoski, qui entame son mandat avec éclat. Pour ce premier concert de la saison, il a opté pour un programme audacieux, symbolisant à la fois une renaissance musicale et une ouverture vers de nouvelles perspectives. Ce concert, tant attendu, a mis en lumière deux œuvres majeures du répertoire classique, promettant une soirée inoubliable.

Une plongée dans l’univers de Wagner et Mahler

Le programme a commencé avec le Prélude de Tristan et Isolde de Wagner, une œuvre où l’amour et la mort s’entremêlent dans un drame mystique. Ce prélude est une immersion dans l’extase et le désespoir, capturant l’essence tragique du destin des deux amants. Peltokoski a ainsi proposé une entrée en matière puissante et évocatrice, posant les bases d’une soirée transcendante.

J’ai déjà eu l’occasion d’expérimenter cette association [Wagner et Mahler] et croyez-moi, elle marche fabuleusement. Pour le dire le plus simplement possible : ce concert rassemble deux des pièces qui me sont le plus chères dans toute l’histoire de la musique. Je n’ai de cesse de répéter que Wagner représente une véritable obsession pour moi. J’ai déjà dirigé certaines de ses ouvertures avec l’Orchestre du Capitole, et vous ne serez pas surpris d’apprendre que nous reviendrons fréquemment à son répertoire. De Tristan, nous ne jouerons ici que le Prélude, mais cet opéra est mon œuvre favorite de Wagner, même de tout le répertoire… peut-être même de tout ce que l’être humain a créé ! Pour mon premier concert en tant que directeur musical désigné, je souhaitais donner une œuvre spectaculaire : la Symphonie n°2 « Résurrection » de Mahler est tout indiquée pour cela. Et il s’avère qu’elle est en outre ma symphonie préférée ! Certes, j’aurais aussi pu opter pour la Symphonie n°8, dite « des Mille », pour son aspect monumental, mais celle-ci nous imposerait d’envisager une autre salle que la Halle aux grains !

Tarmo Peltokoski

Dans un premier temps, la transition entre les deux morceaux a un peu déboussolé les spectateurs, qui ne savaient plus s’il fallait applaudir pour exprimer leur enthousiasme, ou au contraire observer un silence respectueux pendant la pause. Mais on a bien senti que le public toulousain allait vite prendre le pli souhaité par ce charismatique chef de 24 ans. Une telle écoute de la part des spectateurs, à la limite de l’inhibition, c’est tout de même extraordinairement agréable !

La Symphonie n°2 de Mahler : une ascension vers les cieux

Après Wagner, l’orchestre s’est donc tourné vers l’une des pièces les plus ambitieuses du répertoire symphonique : la Symphonie n°2 de Gustav Mahler. Cette œuvre, également connue sous le nom de « Résurrection », est une réflexion profonde sur la vie, la mort et la rédemption. De ses premiers mouvements tourmentés à l’apothéose finale, cette symphonie a conduit l’auditoire vers des hauteurs spirituelles, culminant dans un message d’espoir et de renaissance.

Halle aux grains © Patrice Nin
La Halle aux grains © Patrice Nin

Une « Résurrection » pour inaugurer une nouvelle saison qui n’en est qu’à ses balbutiements, on ne pouvait pas faire plus limpide, n’est-ce pas ?

Des interprètes d’exception pour une soirée mémorable

L’ouverture de cette nouvelle saison a été magnifiée par la présence des solistes Silja Aalto (soprano) et Wiebke Lehmkuhl (mezzo-soprano), dont les voix ont sublimé la partition de Mahler. Le Chœur du Capitole (que l’on peut entendre actuellement dans Nabucco à l’opéra) et celui de Radio France ont enrichi cette performance d’une ampleur rare, faisant de ce concert un moment unique pour tous les mélomanes. Voilà une soirée qui restera gravée dans les mémoires toulousaines, et dans le mienne à n’en pas douter !

Qui a écrit cet article ?

culture déconfiture Julien

Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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