Hier soir, Tarmo Peltokoski ouvrait la saison 2024-2025 de l’Orchestre National du Capitole (ONCT) à la Halle aux Grains. Avec le Chœur de l’Opéra national du Capitole et celui de Radio France aux côtés du prodigieux chef d’orchestre, l’affiche était suffisamment alléchante pour que la salle toulousaine affiche complet. Nous étions bien entendu au rendez-vous.
Un nouveau chapitre s’ouvre pour l’Orchestre national du Capitole
L’Orchestre du Capitole inaugure une nouvelle ère sous la direction de Tarmo Peltokoski, qui entame son mandat avec éclat. Pour ce premier concert de la saison, il a opté pour un programme audacieux, symbolisant à la fois une renaissance musicale et une ouverture vers de nouvelles perspectives. Ce concert, tant attendu, a mis en lumière deux œuvres majeures du répertoire classique, promettant une soirée inoubliable.
Une plongée dans l’univers de Wagner et Mahler
Le programme a commencé avec le Prélude de Tristan et Isolde de Wagner, une œuvre où l’amour et la mort s’entremêlent dans un drame mystique. Ce prélude est une immersion dans l’extase et le désespoir, capturant l’essence tragique du destin des deux amants. Peltokoski a ainsi proposé une entrée en matière puissante et évocatrice, posant les bases d’une soirée transcendante.
Dans un premier temps, la transition entre les deux morceaux a un peu déboussolé les spectateurs, qui ne savaient plus s’il fallait applaudir pour exprimer leur enthousiasme, ou au contraire observer un silence respectueux pendant la pause. Mais on a bien senti que le public toulousain allait vite prendre le pli souhaité par ce charismatique chef de 24 ans. Une telle écoute de la part des spectateurs, à la limite de l’inhibition, c’est tout de même extraordinairement agréable !
La Symphonie n°2 de Mahler : une ascension vers les cieux
Après Wagner, l’orchestre s’est donc tourné vers l’une des pièces les plus ambitieuses du répertoire symphonique : la Symphonie n°2 de Gustav Mahler. Cette œuvre, également connue sous le nom de « Résurrection », est une réflexion profonde sur la vie, la mort et la rédemption. De ses premiers mouvements tourmentés à l’apothéose finale, cette symphonie a conduit l’auditoire vers des hauteurs spirituelles, culminant dans un message d’espoir et de renaissance.
Une « Résurrection » pour inaugurer une nouvelle saison qui n’en est qu’à ses balbutiements, on ne pouvait pas faire plus limpide, n’est-ce pas ?
Des interprètes d’exception pour une soirée mémorable
L’ouverture de cette nouvelle saison a été magnifiée par la présence des solistes Silja Aalto (soprano) et Wiebke Lehmkuhl (mezzo-soprano), dont les voix ont sublimé la partition de Mahler. Le Chœur du Capitole (que l’on peut entendre actuellement dans Nabucco à l’opéra) et celui de Radio France ont enrichi cette performance d’une ampleur rare, faisant de ce concert un moment unique pour tous les mélomanes. Voilà une soirée qui restera gravée dans les mémoires toulousaines, et dans le mienne à n’en pas douter !
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.