Hier, je suis allé écouter les Chansons surnaturelles d’Orlando à la Cave Poésie, petite scène incontournable des nuits culturelles toulousaines. Il s’agissait du troisième concert du groupe auquel j’assistais, dix ans après ma première rencontre musicale avec le trio.
Au programme, un joyeux mélange de titres issus de leurs deux albums, Chansons surnaturelles et King Kong Power.
Première particularité de ce trio : les musiciens sont quatre sur le plateau ! Oui, un trio à quatre, ce n’est pas commun. Les artistes chantent à tour de rôle et s’accompagnent en jouant de tous les instruments.
Deuxième particularité : tous les sexes sont représentés sur scène. L’homme (Frédéric Marchand), la femme (Christelle Boizanté) et l’autre (Aïda Sanchez). Trois genres, trois timbres magnifiques.
Les chansons surnaturelles de ce groupe sont poétiques et déjantées. Après que le cadre aura été planté (cocktail en bord de piscine… de refroidissement de réacteur nucléaire), vous verrez apparaître tour à tour sur scène un enfant de trois mille ans, un accordéoniste sexy, un ogre dans un carré, une morte, un Bee Gee, un cerf ou une diva espagnole possédée par l’esprit de Françoise Dolto… Pendant une heure et demie, vous allez voyager, rire et être émus. Vous l’avez compris, c’est à un concert éclectique que vous allez assister et c’est ce que l’on aime à Culture Déconfiture !
Les références littéraires foisonnent sur le plateau et dans les chansons. Le titre du second album renvoie à un roman de Virginie Despentes dont Christelle Boizanté ne manquera pas de vous faire la promotion à la fin du concert (et si vous avez de la chance, un exemplaire du roman vous sera même proposé à la vente). Le nom du groupe rappelle aussi à certains d’entre vous un roman baroque de Virginia Woolf (dont on vous recommande également la lecture). L’une des chansons du trio narre d’ailleurs la métamorphose surréaliste d’Orlando, ce bel anglais qui se réveille un beau jour changé en femme et qui traverse les siècles.
Alors si vous voulez découvrir l’univers d’Orlando, courez à la Cave Poésie, rue du Taur à Toulouse, où le groupe chante jusqu’au 3 octobre prochain.
Vous pouvez aussi vous procurer leurs albums et voir quelques extraits sur le site www.orlandoletrio.com. Mais attention une fois qu’on a attrapé le virus Orlando, aucun retour en arrière n’est possible ! Vous ne pourrez pas dire que l’on ne vous aura pas prévenus !
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
