La directrice de l’Aria à Cornebarrieu, Julia Ansola, s’est démenée pour faire venir le spectacle Oublie-moi dans son théâtre et elle a eu raison ! Il faut dire que le spectacle a reçu 4 Molières en 2023 – et pas des moindres : Molière du Théâtre privé, Molière de la mise en scène, Molière de la meilleure comédienne et Molière du meilleur comédien. Un palmarès qui donne le vertige, n’est-ce pas ?
La saison de l’Aria à Cornebarrieu continue donc sur sa lancée avec cette semaine une pièce qu’il ne fallait pas manquer.
Oublie-moi, un voyage émotionnel redoutable
L’amour. L’oubli. Face aux thèmes poignants abordés dans cette pièce, il est légitime de craindre une submersion totale dans un tourbillon d’émotions… Mais n’est-ce pas précisément la raison pour laquelle nous nous rendons au théâtre ? Ce spectacle raconte l’histoire d’amour entre Jeanne et Arthur, avec en toile de fond la douloureuse réalité de la maladie d’Alzheimer. À travers ses personnages, la pièce explore le rapport au monde des personnes atteintes par cette maladie, tout en rendant hommage à celles et ceux qui les accompagnent dans cette épreuve.
Pour Julia Ansola, ce spectacle est surtout « une ode à profiter de la vie et de l’amour […] Aucun pathos, juste de la beauté ». On la rejoint à 100% dans cette description du spectacle, même si, bien sûr, il faut quand même prévoir les boîtes de mouchoirs.
Une réflexion sur l’amour, la compassion et l’intimité
Au-delà du simple récit, cette pièce se révèle être une ode à l’amour, à la compassion et à l’intimité. Elle plonge le spectateur au cœur de relations humaines marquées par la fragilité et la vulnérabilité. En mettant en lumière les défis et les sacrifices inhérents à la maladie d’Alzheimer, elle invite à une tendre réflexion sur la force des liens qui nous unissent.
Si la pièce a été autant récompensée et connaît un tel succès partout où elle passe, ce n’est pas un hasard. Marie-Julie Baup & Thierry Lopez forment un couple de théâtre auquel on ne peut que s’attacher. Assister à leur histoire d’amour, c’est s’engager dans un voyage émotionnel inoubliable, où les rires se mêlent aux larmes, où la tendresse se confronte à la cruauté de la réalité. J’ai beaucoup aimé leur capacité à garder la face, continuer à sourire, quand on sent qu’à l’intérieur tout se brise.
Porté par des performances remarquables et une mise en scène aux couleurs pétulantes (vous aimez le rose, j’espère), ce spectacle touche au plus profond et marque les esprits durablement. Si en plus vous êtes personnellement entourés par des gens atteints de cette maladie, vous ne pouvez qu’être bouleversés par cette histoire.
En somme, cette pièce représente bien plus qu’un simple divertissement : elle incarne la puissance et la beauté du théâtre dans sa capacité à nous émouvoir, à nous questionner et à nous transformer. Une invitation à célébrer la force de l’amour et de la solidarité face à l’adversité.
La pièce, adaptée d’In Other Words de Matthew Seager, est rejouée une dernière fois à l’Aria de Cornebarrieu ce soir à 20h30.
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.