Pour l’enterrement de Papy, la fratrie éclatée de Gabrielle, Mao et Elsa se retrouve. Drôle de photo de famille… La séparation de leurs parents quand ils étaient enfants n’a pas aidé à tisser des liens très solides, si ce n’est au cours de étés qu’ils passaient ensemble à Saint-Julien. La maison de famille située à Saint-Julien, c’est justement là que Mamie voudrait finir ses jours. Maintenant qu’elle est veuve, qui s’occupera d’elle ? Les petits-enfants vont devoir coopérer pour accompagner mamie dans son dernier voyage.
Le film Photo de famille et Cécilia Rouaud n’est pas vraiment une comédie ni un drame. Tout au long du métrage, on oscille entre les deux sentiments en suivant tour à tour les membres de cette famille disloquée. Chaque portrait est assez touchant : la mère (Chantal Lauby) en psy castratrice, le père (Jean-Pierre Bacri) que mamie ne reconnait plus, Gabrielle (Vanessa Paradis) qui voit son fils ado s’éloigner, Mao (Pierre Deladonchamps) égoïste dépressif, et enfin Elsa (Camille Cottin) dont le couple infertile vacille…
Ce qui va manquer à ce film pour qu’il prenne réellement tout son envol, c’est une histoire… Certes, tous les personnages sont concernés par le sort de Mamie (et se renvoient hypocritement la balle), mais à ne prendre aucune décision, aucune action n’est vraiment amorcée. On suit les histoires secondaires de chaque personnage qui connaissent un bouleversement dans leur vie, mais la grande histoire, celle qui devrait tous les amener quelque part, semble ne jamais démarrer. Au bout d’un petit moment, le spectateur peut se demander : “mais j’attends quoi, au fait ?”
Gabrielle (Vanessa Paradis), Mao (Pierre Deladonchamps), mamie (Claudette Walker) et Elsa (Camille Cottin) composent la “Photo de famille” de Cécilia Rouaud
Le film n’est pourtant pas raté. Il y a beaucoup d’épisodes drôles ou touchants dans lesquels ont peut reconnaître des choses de sa propre vie. Camille Cottin tire véritablement son épingle du jeu en incarnant un personnage subtil qui cache derrière son caractère de dragon une grande sensibilité. Pierre Deladonchamps n’est pas en reste : il nous avait totalement emballé dans Le Fils de Jean il y a quelques années, et il retrouve ici un rôle émouvant de fils qui cherche sa place dans cette photo de famille complètement déglinguée.
Bref, vous devriez passer un agréable moment devant ce film, même s’il ne laissera pas un souvenir impérissable.
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
