Moins connue que son homologue la Princesse de Clèves, à qui Madame de La Fayette consacra une œuvre éponyme considérée comme l’un des premiers romans modernes, la Princesse de Montpensier est l’héroïne d’une nouvelle de la même autrice parue anonymement en 1662. L’action s’y déroule au cours du seizième siècle et met en scène des personnages historiques ayant réellement existé, auxquels Madame de La Fayette prête des sentiments et des aventures qu’elle a librement imaginés.
En résumé : La Princesse de Montpensier est un véritable imbroglio sentimental. Alors qu’elle n’est qu’une jeune fille, Mademoiselle de Mézières est amoureuse du Duc de Guise avec qui elle forme un projet de mariage. Mais en pleine guerre de religions et de pouvoir, elle est finalement mariée au jeune Prince de Montpensier. A partir de ce moment-là, elle s’évertue à devenir une épouse aimante et honnête et fait taire en elle les sentiments qu’elle nourrissait pour Guise. A partir de son mariage, elle séjourne au château de Champigny où elle se lie d’amitié avec un proche de son époux, le comte de Chabanes, qui devient son confident (mais qui va peu à peu tomber amoureux d’elle). Quelques temps plus tard, le Duc de Guise vient à passer par Champigny et les retrouvailles raniment la passion que la Princesse de Montpensier pensait avoir éteinte. De surcroît, elle fait la connaissance d’un ami du Duc de Guise, le Duc d’Anjou (futur Henri III), qui tombe immédiatement amoureux d’elle. Ce ne sont donc pas moins de quatre hommes qui vont graviter autour de la jeune princesse : Montpensier, Chabanes, Guise et Anjou. De nombreuses aventures et quelques quiproquos vont venir perturber cette intrigue déjà fort complexe…
Lambert Wilson (Chabanes), Grégoire Leprince-Ringuet (Montpensier), Mélanie Thierry (la Princesse), Raphaël Personnaz (Anjou) et Gaspard Ulliel (Guise) dans l’adaptation de Bertrand Tavernier en 2010 (La Princesse de Montpensier)
Mon avis : Cette nouvelle de Madame de La Fayette mérite d’être connue, car les enjeux sentimentaux y sont décrits avec beaucoup de subtilité. Si la vérité historique y est souvent falsifiée, la description des émotions et des troubles du cœur n’en est pas moins pertinente. C’est ce que le réalisateur Bertrand Tavernier a parfaitement compris lorsqu’il a choisi en 2010 d’adapter cette nouvelle à l’écran, développant notamment l’amitié entre Madame de Montpensier et le Comte de Chabanes pour approfondir les réflexions sur la nature des sentiments.
Etrangement, ma lecture de cette nouvelle cet été coïncide avec ma première visite au château royal de Blois où Henri III (duc d’Anjou dans l’œuvre de Madame de La Fayette) fit assassiner le duc de Guise en 1588. Si la raison de ce meurtre était politique, la nouvelle de Madame de La Fayette laisse imaginer que leur rivalité amoureuse pour la princesse de Montpensier aurait pu également être une cause de leurs oppositions. Manière fort romantique de revisiter l’Histoire de France…
La Princesse de Montpensier est une œuvre que les lycéens français qui passeront leur bac en 2018 et 2019 connaitront bien, car la nouvelle de Madame de La Fayette comme le film de Bertrand Tavernier sont au programme en Littérature pour la série L. Espérons qu’ils prendront autant de plaisir que nous à découvrir ces personnages fascinants et qu’ils leur porteront chance !
Et vous, que pensez-vous de La Princesse de Montpensier et des œuvres de Madame de La Fayette ?
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
