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P’tit Quinquin

by Julien

Joie de la médiathèque de Toulouse : le rayon des séries télé ! Quand arrivent les vacances, j’aime découvrir quelques pépites, aussi abouties que les longs-métrages et avec des personnages mieux développés grâce au format ! C’est ainsi que je suis tombé sur P’tit Quinquin, une série Arte en quatre épisodes signée par Bruno Dumont qui avait fait sensation en 2014 mais à côté de laquelle j’étais totalement passé. Voilà mon retard rattrapé !

Bruno Dumont est le réalisateur de Ma Loute que j’avais adoré au printemps dernier et dont je vous avais parlé ici-même. P’tit Quinquin situe également son action dans le Nord de la France, avec une intrigue policière rurale à la fois comique et gore en guise de fil conducteur.

 

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En résumé : Climat de terreur dans un village du Nord-Pas-de-Calais : le cadavre d’une femme a été retrouvé, découpé en petits morceaux et fourré dans le cul d’une vache, elle-même morte au fond d’un bunker ! Le commandant Van Der Weyden et son acolyte Carpentier enquêtent sur le meurtre, qui n’est que le premier d’une longue série macabre, tandis que gravite autour d’eux une bande de sales gosses menée par P’tit Quinquin, un merdeux de première classe !

 

Mon avis : Comme dans Ma Loute, difficile de savoir si le regard que Dumont porte sur cette faune nordiste tient du mépris ou de la tendresse. Débiles, incapables, ploucs, beaufs, dégénérés… la liste des adjectifs serait longue s’il fallait caractériser chaque personnage de cette série pourtant tordante ! L’univers recréé par Dumont fait penser à un Twin Peaks à la française, mais est parfois si surréaliste que l’on bascule tantôt dans le merveilleux (Ch’tiderman qui s’accroche aux murs, Carpentier qui fait des cascades incroyables dans son auto…), et tantôt chez Zola.

La mise en scène est parfaitement maîtrisée et les scènes sont parfois hilarantes (l’enterrement de la première victime est une séquence d’anthologie !). Pour la distribution, le réalisateur est allé chercher des amateurs, dans l’interprétation desquels on retrouve bien plus de vérité que dans celle de nombreux professionnels au jeu surfait. Dans le rôle du commandant Van Der Weyden, Bernard Pruvost propose un jeu totalement inédit, notamment par sa maladresse et ses tics dont on ne sait jamais s’ils sont feints ou naturels. En même temps, les longs plans serrés sur les visages sont d’une poésie et d’une beauté exceptionnelles !

 

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En bref, P’tit Quinquin est une série à découvrir, même tardivement, et qui vous donnera pour une fois une vraie impression de jamais-vu !

Qui a écrit cet article ?

culture déconfiture Julien

Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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