Un roman de Stephen King que je voulais lire depuis un moment, c’est bien Rage. L’histoire très particulière qui accompagne cet ouvrage y est pour beaucoup je dois dire. Que donne donc la lecture de ce roman à la réputation sulfureuse ?
Rage, ou la violence adolescente
Charlie est un lycéen perturbé. Dès le début du récit, on apprend au détour d’une convocation chez le principal qu’il a sauvagement agressé quelqu’un quelques mois plus tôt. L’adolescent perd vite pied face à cet homme qui ne le comprend pas. Puis retourne en classe. Où les choses dérapent.
Rage, c’est l’histoire d’une prise d’otages. Charlie va retenir ses camarades de son cours d’algèbre sous la menace d’une arme. Débute alors une introspection collective forcée où les lycéens vont mettre à nu leurs insécurités. Leur rage. A l’extérieur, les secours cherchent à raisonner Charlie. Mais peut-il être raisonné, ou a-t-il atteint le point de non-retour ?
Un roman réalité
Ce qui frappe à la lecture de Rage, c’est le réalisme du propos. En quelques pages, même pas 250, on a l’impression d’être au cœur de la violence ressentie et déployée par Charlie. Pas d’artifices dans la mise en scène, on est comme pris au piège. Les échappées vers les souvenirs du narrateur ne font pas moins oublier le cadre dangereux dans lequel nous nous trouvons.
L’auteur aurait rédigé un premier jet de cette histoire alors qu’il était encore lui-même lycéen. Effectivement, tous les affres de l’adolescence sont retranscrits à la perfection. On comprend sans comprendre Charlie. C’est probablement ce qui marque à la lecture de Rage : la détresse de cet enfant est palpable, la tension psychologique terrible. On suit son cheminement, sa logique aussi folle soit-elle, et surtout le petit truc qui nous échappe. Fatalement.
La controverse Rage
Rage est un roman à part dans l’œuvre de Stephen King. Il est paru en 1977, mais n’est plus édité depuis 1999. Plusieurs auteurs de séquestration et tueries de masse en milieu scolaire l’ont en effet lu. Ces faits divers défraient régulièrement l’actualité, et suite à la tuerie de Colombine l’auteur lui-même a demandé à stopper sa diffusion.
Est-ce qu’un roman, une musique, un jeu peut être considéré comme élément déclencheur à de tels drames ? Stephen King a toujours remis au cœur du débat le point crucial de la facilité d’accès aux armes aux Etats-Unis. Mais il a cependant pris la responsabilité de son ouvrage en considérant qu’il pouvait être un possible accélérateur. N’hésitez pas à écouter cette émission sur France culture, c’est comme ça que j’ai entendu parler de Rage.
Avez-vous déjà lu Rage ? Que pensez-vous de la décision de Stephen King d’interdire les rééditions ?
Qui a écrit cet article ?
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1 comment
Merci de nous faire découvrir ce roman peu connu !