J’aurais mis un peu de temps à écrire cette critique, j’ai pourtant fini ce livre il y a plusieurs jours. Mais j’ai finalement eu du mal à mettre en ordre mes pensées sur Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan. J’avais entendu parler de ce livre qui a reçu le grand prix des lectrices Elle 2012, prix Renaudot des lycéens, prix du roman Fnac, prix France télé (rien que ça !). De son sujet surtout, qui était systématiquement mis en avant, et il m’avait interpellé. L’une de mes collègues le lisait récemment, et c’est comme ça que j’ai finalement pu mettre mes mains dessus. Elle même était très emballée et avait trouvé cet ouvrage vraiment poignant, donc je me suis lancée à mon tour !
L’ambiance est donnée dès le début du livre : Delphine de Vigan va y parler de sa mère, qui souffre de troubles bipolaires. L’histoire commence d’ailleurs à la mort de sa mère, Lucille, et l’auteur construit ensuite son récit en reprenant l’histoire de sa vie depuis le tout début, sa propre histoire également, celle de toute sa famille finalement. Les chapitres de ce roman familial sont entrecoupés de ses réflexions sur la manière dont elle a écrit ce livre, les témoignages qu’elle a récolté, les souvenirs qu’elle a déterré, les difficultés qu’elle a eu à affronter l’histoire de sa mère et à la coucher sur le papier.
Au final, Delphine de Vigan dépeint une vaste fresque familiale, qui va bien au-delà de la simple évocation de sa mère et de ses problèmes psychologiques. J’ai d’ailleurs été étonnée de voir le sujet si peu traité en fait, j’avais tellement entendu « c’est l’histoire de sa mère bipolaire » que je pensais que ça ne parlerait que de ça. Pourtant c’est autre chose qui transparait dans Rien ne s’oppose à la nuit, l’histoire d’une famille particulière, où le fantasque et le profondément vivant côtoient les non-dits, les silences, les tragédies qui imprègnent tous les membres de cette immense fratrie. Delphine de Vigan s’est attachée à décrire en profondeur les liens qui unissaient Lucille à ses parents, ses frères et sœurs, n’hésitant pas à parler des blessures secrètes et des faits qu’on voudrait oublier.
Là où j’ai eu du mal à rédiger cette critique, c’est qu’au final je ne sais pas trop quoi penser de Rien ne s’oppose à la nuit. Assez vite dans ma lecture, quelquechose me chiffonnait, et en refermant le livre je me suis dit que j’étais déçue. Je n’ai pas accroché avec le parti-pris d’un « roman » familial entrecoupé de ces réflexions sur l’écriture autour d’un sujet si proche. Cela a comme « haché » ma lecture, j’avais du même à reprendre le fil après chaque chapitre. Mais en même temps, je dois dire que je ne vois pas comment Delphine de Vigan aurait pu construire son propos autrement, l’intimité de sa démarche passant forcément par la révélation de son propre regard, ses faiblesses, ses colères. La vérité, c’est que j’ai quand même lu ce livre en deux jours, et j’ai été assez happée dans le côté saga familiale de l’histoire, ce travail sur la « mémoire » de cette tribu, les émouvantes descriptions de ses « moments fondateurs ». D’où cette drôle d’impression après ma lecture, je n’arrive pas à me situer !
Vous avez lu ce livre ? Vous en avez pensé quoi ?
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