Cette semaine, la petite salle du Théâtre de la Cité (TNT – Théâtre National de Toulouse) accueillait Sales gosses, une mise en scène de Michel Didym entre comédie grinçante et cabaret. Pour écrire cette pièce très rock, Mihaela Michailov (l’auteure roumaine) s’est inspirée d’un fait divers édifiant : dans une école, une enseignante a ligoté une élève, les mains dans le dos, dans sa salle de classe pour la faire tenir en place. Sale gosse ! Les camarades de la gamine ont apprécié l’exemple, si bien que peu de temps après, la jeune fille a été retrouvée attachée dans les toilettes après avoir été sauvagement mutilée.
Mihaela Michailov a choisi pour l’écriture de cette pièce de présenter d’abord la fillette : une petit fille rêveuse, pas scolaire, pas sérieuse, qui préfère sécher les cours ou s’amuser avec des élastiques plutôt qu’écouter des leçons rébarbatives que, de toutes façons, elle ne comprend pas.
Pour incarner les personnages de cette histoire, Michel Didym a fait appel à Alexandra Castellon, qui donne vie tour à tour à la fillette, à son institutrice, mais aussi à ses camarades ou à sa mère. Avec une vitesse déconcertante, les décors et les personnages se transforment pour nous raconter à 100 à l’heure cette terrifiante histoire de sales gosses.
Alexandra Castellon (Sales gosses de Mihaela Michailov, mis en scène par Michel Didym)
J’ai écrit Sales Gosses car je ne cesse de remarquer autour de moi des voix d’enfants que l’on n’entend pas, que l’on n’autorise pas à exister […]
Aux enfants réduits au silence, aux enfants pour qui l’école est une guerre continue, perdue d’avance parce qu’ils n’ont pas le pouvoir des professeurs-adversaires, aux enfants qui sentent qu’ils ne servent à rien – ce texte est dédié.
Mihaela Michailov n’en est pas à sa première pièce sur et pour la jeunesse. Elle a abordé la questions des filles-femmes dans Interdit aux moins de 18 ans ; raconté une histoire d’enfants qui prennent le rôle de leurs parents lorsque ceux-ci sont partis à l’étranger dans La famille Offline ; ou la vie d’une petite fille qui refuse de naître et vieillit de jour en jour dans le ventre de sa mère dans J’ai peur. Dans Comment Barbie traverse la crise mondiale, les nourrissons étaient badigeonnés de crème antivieillissement, et dans Sous terre, les enfants dessinaient la carte d’un avenir étouffé par les échecs du présent. Bref, un théâtre engagé qui atteint parfaitement son but et que l’on espère revoir bientôt au TNT, désormais dirigé par Galin Stoev.
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
