Combien de fois vous ai-je parlé de Fabrice Caro sur ce blog ? Souvent, ce fut pour ses BD (Zaï zaï zaï zaï, Moins qu’hier (plus que demain), Formica, Moon River…) et plus récemment pour l’un de ses premiers romans Le Discours. En 2022, le maître de l’humour absurde a encore frappé avec Samouraï, un titre qui ne dévoile pas grand chose de son intrigue.
Une histoire de samouraï… sans samouraï
Samouraï, c’est l’histoire d’Alan à qui ses voisins ont demandé de surveiller et d’entretenir leur piscine pendant leurs vacances. Et comme toujours avec Fabcaro, ce simple scénario devient le prétexte à 1001 digressions absurdes, plaisantes et parfois honteuses dans lesquelles on se reconnaît en riant.
Alan, c’est aussi un type qui veut “écrire un roman sérieux” et pour cela s’impose une discipline de samouraï, en essayant de faire entrer dans son emploi du temps les dates organisés par ses amis qui veulent qu’il se case, une amitié naissante avec un notonecte et les funérailles d’un ami perdu de vue depuis plus de 20 ans…
Un peu comme dans ses romans précédents et ses BD, Fabrice Caro a l’art de croquer les situations et les personnages en peu de mots. Comme ça raconte beaucoup de choses sans jamais vraiment rien raconter de précis, on referme ce bouquin en se disant “tiens, j’en aurais bien pris quelques chapitres de plus“.
Fabcaro, un style bien reconnaissable
On retrouve bien sûr dans ce roman des caractéristiques déjà rencontrées dans ses précédents opus : une rupture amoureuse qui n’a pas été digérée, des situations gênantes dont le héros ne sait pas se dépêtrer, des observations très anecdotiques qui en disent long sur le caractère du personnage mais ne font pas vraiment avancer l’intrigue… D’ailleurs, y a-t-il vraiment une intrigue ? Passer l’été à regarder une piscine verdir, ce n’est pas vraiment ce qu’il y a des plus palpitant comme scénario. Et pourtant, comme d’habitude, Fabrice Caro arrive à nous captiver avec cette trame dérisoire.
Pour moi, la limite des œuvres de Fabcaro, ça serait que “quand on en a lu un, on les a tous lus“. Ceci dit, quand quelque chose est bon, on ne s’empêche pas d’en reprendre sous prétexte qu’on y a déjà goûté une fois… C’est pourquoi je vous dirais que si vous avez déjà apprécié l’humour de Fabcaro (en BD ou en roman), n’hésitez pas à lire Samouraï : vous ne serez pas surpris, mais vous ne serez pas déçus !
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
2 comments
J’ai aimé la BD que tu m’avais offerte, il faudra que je me lance dans un des romans !
Oui, en BD comme en roman, c’est le même humour. Je te prêterai Samouraï à l’occasion !