Hier soir, je suis allé à la Halle aux grains de Toulouse pour l’un des rendez-vous musicaux des Grands Interprètes. Pour leur trentième saison (et après le pianiste Leif Ove Andsnes dont je vous parlais en décembre dernier), ils ont invité le Chamber Orchestra of Europe ainsi que la violoniste virtuose Patricia Kopatchinskaja. La salle a crépité d’applaudissements !
Au programme, trois compositeurs de renom : Weinberg, Prokofiev et Beethoven… Bref, un concert qui a fait du bien au cœur et aux esgourdes !
- WEINBERG, Symphonie n°10
Je dois avouer que je ne connaissais pas ce compositeur contemporain. Pour vous donner une idée de sa musique, elle m’a fait beaucoup penser à des bandes-originales de thrillers. C’est un peu dissonant et plein de ruptures, mais pour le coup ça procure des frissons ! J’ai pensé aux ambiances que l’on retrouve chez Hitchcock par exemple… Ce n’est clairement pas le genre de musique que j’écouterais pour me détendre ; elle donne plutôt l’impression que les archers des violonistes se promènent sur vos nerfs ! Que l’on aime ou pas, c’est le genre de musique qui ne saurait vous laisser indifférent.
- PROKOFIEV, Concerto pour violon n°2
C’est au cours de la deuxième partie du concert que Patricia Kopatchinskaja est entrée en scène. Robe rouge froissée et pieds nus, la violoniste était clairement la vedette de la soirée. Je ne la connaissais pas, mais j’ai été rapidement impressionné par sa virtuosité et surtout son charisme : je n’avais jamais vue une interprète pareille dans le monde classique ! Alors oui, un concert avec une chanteuse qui virevolte comme une balle rebondissante, je connaissais (Camille, Olivia Ruiz…). Mais une violoniste ?! Je n’avais jamais vu une artiste de sa catégorie mettre autant d’énergie dans son interprétation ! Pas la moindre partie de son corps qui ne soit mobilisée : jambes, bras, mais aussi visage… Tout exprimait l’émotion du concerto de Prokofiev ! Même un sourd aurait adoré le spectacle tant il y avait de plaisir à la voir se démener sur scène !
En ce qui concerne le concerto en lui-même, je dois avouer que je n’ai pas été grand fan. Rien à voir avec la légèreté de Pierre et le loup ou l’émotion de Roméo et Juliette. Mais l’interprète a suffi à rendre ce moment inoubliable. De surcroit, elle nous a gratifiés de deux rappels : un duo pour violon et violoncelle de Ravel, et une improvisation en pizzicati à deux violons (c’est-à-dire qu’elles ont joué de leur instrument sans archer, simplement en pinçant les cordes avec leurs doigts… un duo très original et très drôle !).
- BEETHOVEN, Symphonie n°7
L’ultime morceau de la soirée était évidemment l’œuvre phare que tout le monde attendait. Personnellement, je ne suis pas assez mélomane pour apprécier Beethoven… Certes, les dix minutes du deuxième mouvement de la symphonie n°7 sont très belles, mais les trente minutes qui les entourent m’ont totalement laissé de marbre : c’est lourd, c’est redondant, c’est ennuyeux ! Mais il paraît que le compositeur était sourd, alors ceci explique peut-être cela !
Vous connaissez ces œuvres du répertoire classique ? Vous avez déjà vu Patricia Kopatchinskaja en concert ? N’hésitez pas à nous laisser vos impressions dans les commentaires !
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.