Je n’avais encore jamais lu de roman d’Alain Damasio, mais je dois avouer que cela fait plusieurs années que cela me titille. D’ailleurs, son grand classique Les Furtifs me fait de l’œil depuis l’étagère de ma bibliothèque où il trône depuis un mois, et un collègue m’a offert récemment La Horde du contrevent en me le présentant comme un véritable chef-d’œuvre. En me promenant hier dans le CDI de mon lycée, je suis tombé sur la nouvelle Scarlett et Novak que j’ai saisie sans même réfléchir. Le soir même, le livre était lu !
Scarlett et Novak, un thriller d’anticipation
Sur la couverture bleutée de Scarlett et Novak, on peut lire cette phrase d’accroche :
Un thriller qui déjoue la fascination du smartphone.
Au verso, une autre phrase laconique résume les enjeux du récit :
Il veut la sauver. Mais le danger, c’est elle.
Alain Damasio est connu pour être un auteur de SF, mais c’est la première fois qu’il livre un récit pour la jeunesse. Et vous le savez, ce type de littérature n’est pas mon dada, loin de là (je parle de la littérature de jeunesse, hein… parce que la SF j’ai tendance à adorer). Le roman met en scène deux personnages : un humain et une intelligence artificielle, tandem qui m’a immédiatement rappelé le film Her de Spike Jonze, que j’avais adoré en 2014 (et qui figurait dans ma liste de 50 films que j’avais préféré au cours des 20 dernières années). D’ailleurs, dans ce film, la voix de l’intelligence artifielle était celle de Scarlett Johansson… Est-ce une référence voulue de la part de Damasio lorsqu’il a choisi de nommer Scarlett l’héroïne digitale de cette nouvelle ? Cela ne me paraît pas impossible !
Entre thriller et récit engagé
J’ai adoré le rythme de ce récit. En seulement 50 pages découpées en 7 chapitres, Alain Damasio nous fait vivre une aventure haletante du point de vue de son jeune héros, Novak. Dans un monde futuriste mais pas si éloigné du nôtre, il dresse le portrait de l’adolescent de demain mais nous fait aussi entrevoir ce à quoi ressemblera le monde que nous sommes en train de bâtir.
Le récit n’est certes pas d’une grande subtilité, le message est très explicite, mais cela ne gâche en rien le plaisir et l’efficacité de cette histoire. Pourquoi avons-nous laissé le digital envahir nos vies, bouleverser nos habitudes et s’infiltrer dans tous les aspects de notre quotidien ? Parfois, on se dit que Terminator et HAL 9000 ne sont vraiment plus très loin… Heureusement, la vision de l’humanité selon Damasio n’est pas totalement désenchantée et rien n’est irréversible, et quelques strophes de poésie peuvent nous redonner foi en l’avenir.
Si vous avez des jeunes à la maison, n’hésitez pas à leur mettre ce petit récit entre les mains qui devrait les faire vibrer un peu plus que leur smartphone ! Quant à moi, je vous reparle d’Alain Damasio très bientôt avec des romans plus ambitieux.
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.