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Septembre 2024, le bilan culturel

by Julien
Bilan culturel septembre 2024 © Culture déconfiture

La rentrée commence en grande pompe. Théâtre, danse, opéra, concert… On en a pris plein les mirettes. C’est parti pour le bilan culturel du mois de septembre 2024 !

cinema

En tant que professeur de théâtre, j’ai été convié à une projection de L’école en actes au Théâtre Sorano (Toulouse). Ce film de l’ANRAT (Association Nationale de Recherche et d’Action Théâtrale) nous fait voyager d’un niveau scolaire à un autre pour raconter une histoire : celle d’une École où l’on apprend mieux, grâce au partenariat entre enseignants et artistes, à découvrir, à s’épanouir, à s’écouter, à partager, à s’émouvoir et à rêver ensemble. Primaire, collège, lycée et parcours professionnalisant, quatre classes distinctes voient le théâtre faire irruption dans leur quotidien. À mesure que le film progresse, le sens du collectif se renforce, et le théâtre prend une place plus importante dans la vie des élèves. Forcément, je m’y suis reconnu et j’y ai reconnu les ouailles que j’accompagne depuis une quinzaine d’années maintenant. Que du bonheur !

spectacle

Très attendu par le public toulousain qui adore ses créations depuis Ariane et Barbe-Bleue et surtout Rusalka, Stefano Poda était de retour ce mois-ci avec le chef-d’œuvre de Verdi, Nabucco. Pour ma part, j’ai été un peu déçu par ce nouveau spectacle. Les chorégraphies m’ont paru un peu faiblardes, et la scénographie avait un petit air de déjà-vu. Cela dit, le côté tape-à-l’oeil marche toujours aussi bien, l’opéra a d’ailleurs été accueilli avec des hourras et une ovation lors de la première.

Nabucco de Giuseppe Verdi mis en scène par Stefano Poda © Jean-Guy Python
Nabucco de Giuseppe Verdi mis en scène par Stefano Poda © Jean-Guy Python

Luc Onnen s’est inspiré du roman autobiographique de George Orwell, Dans la dèche à Londres et à Paris. On plonge avec lui dans les bas-fonds, avec un dispositif scénique ultra intéressant où la lumière permet de peindre des clairs-obscurs vivants très réussis. Un spectacle qui est d’autant plus saisissant qu’il est joué dans un espace minimaliste et intime qui fait que les spectateurs sont au plus près du comédien.

la deche Luc Onnen George Orwell
La Dèche, de Luc Onnen d’après George Orwell

J’avais sans doute un peu trop adoré OSCAR lors de l’édition précédente de la Biennale, ce qui explique peut-être que 30 appearances out of Darkness m’a un peu déçu. J’ai trouvé que le chorégraphe proposait un peu le même spectacle, la proximité en moins. Le travail de la lumière sur les corps est intéressant, mais pas non plus révolutionnaire (je ne suis pas sorti aussi baba que je l’avais été de Comptemporary Dance 2.0 d’Hofesh Shechter, par exemple, ou Larsen C de Christos Papadopoulos).

Les danses sont un peu approximatives, avec des gesticulations et des ondulations qui ne m’ont pas raconté grand chose ni fait éprouver d’émotion particulière. En somme, je me suis un peu ennuyé. Après, tout n’est pas complètement perdu : si on a des yeux de chat, on peut se rincer l’œil en regardant les corps des danseuses et danseurs nus, simplement vêtus d’obscurité.

J’attends le mois d’octobre pour voir The End – Part 2 du même chorégraphe, déjà prévu dans mon agenda culturel. Une chose est sûre, la Biennale 2024 est bel et bien lancée, le public est au rendez-vous et le meilleur est à venir !

Tarmo Peltokoski a inauguré son mandat à la tête de l’Orchestre du Capitole avec un concert d’ouverture ambitieux. Le programme a débuté par le Prélude de Tristan et Isolde de Wagner, un drame musical imprégné de passion et de mort. A suivi la monumentale Symphonie n°2 de Mahler, dite « Résurrection », qui explore les thèmes de la vie, de la mort et de la rédemption, culminant en une apothéose céleste. Le concert était enrichi par les voix de Silja Aalto et Wiebke Lehmkuhl, ainsi que les Chœurs du Capitole et de Radio France. Une expérience inoubliable pour tous les mélomanes présents.

Tarmo Peltokoski Orchestre National du Capitole de Toulouse ONCT © Romain Alcaraz
Tarmo Peltokoski et l’Orchestre National du Capitole de Toulouse (ONCT) © Romain Alcaraz

Dans le cadre de la Biennale, Maxime Kurvers met en scène un dialogue performatif avec Yoshi Oida, acteur et théoricien japonais, explorant le rôle social des interprètes et les dimensions éthiques du théâtre. Ce spectacle prolonge le projet de Kurvers, initié avec Théories et pratiques du jeu d’acteur·rice (1428-2022), qui vise à cartographier les pratiques théâtrales. La mise en scène est minimaliste, réduite à sa dramaturgie et à quelques accessoires, mettant l’accent sur l’échange avec Oida, dans un format qui reprend les codes du « bord de scène ». Sur le plateau, Yoshi Oida partage sa longue expérience théâtrale, accumulée au fil de ses 50 ans de carrière, dans un échange centré sur quatre questions. Cet entretien cherche à rendre hommage à sa façon unique de concevoir le théâtre, non seulement comme un art sensible, mais aussi comme une manière de vivre, d’apprendre à exister et, in fine, à mourir.

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Suite à la mort de Balti, l’escadrille Purgatory se retrouve piégée dans un paradoxe temporel. Mais sont-ils vraiment sûrs de comprendre ce que cela implique ? Destruction de l’univers ? Déploiement d’un multivers ? Toutes les théories sont envisagées afin de ne pas mettre en marche un engrenage irréversible…

Toujours inspiré par l’Ancien Testament, Bajram nous invite à découvrir la suite des aventures de l’escadrille Purgatory. Désormais, le destin de la planète Terre est entre les mains de nos héros. Alors qu’un voyage dans le temps leur a permis de connaître la date de la destruction du monde, parviendront-ils à sauver la planète bleue, qui s’apprête à connaître le même destin qu’Uranus (une destruction intégrale) ?

Universal war one
Universal War One

Cet épisode, initialement publié en novembre 2001, résonne d’une manière très particulière. En effet, les planches étaient déjà imprimées lorsque le Word Trade Center a été attaqué le 11 septembre. Manhattan apparaît donc encore avec ses Twins Towers, dont la destruction ne paraît que plus tragique encore ! Les dernières images de l’album sont vraiment frappantes, tout comme la couverture sur laquelle flotte une Statue de la Liberté déchiquetée…

Après avoir fait un voyage dans le passé, voilà que les membres de l’escadrille Purgatory ont fait un bon 30 ans dans le futur. Mais rattraper 3 décennies d’histoire de l’humanité n’est pas une mince affaire.

Cet épisode est aussi l’occasion pour nous, lecteurs, de mieux comprendre quel rôle joue de C.I.C. dans cette histoire (on en entend parler depuis le tome 1 sans tout à fait comprendre qui sont ces gens et les intérêts qu’ils défendent). L’histoire globale devient de plus en plus limpide, les zones d’ombre s’éclaircissent… Plus qu’un tome avant le grand final (au cours duquel, normalement, la boucle devrait être bouclée).

Suite et fin des aventures de l’escadrille Purgatory, à travers le temps et l’espace. Après avoir fait un bon dans le futur de 30 ans, les personnages comprennent enfin le fin mot de l’histoire (et nous aussi). Tous les rouages sont en place et l’on comprend mieux les implacables événements qui se sont produits dans les tomes 1 à 5.

Comme Terminator ou L’Armée des 12 singes (ou La Jetée, pour les plus cinéphiles), Universal War One nous entraîne dans une boucle temporelle qui tord le cerveau mais ne souffre d’aucun défaut chronologique. Voilà une BD que j’ai adoré parcourir… et qui m’incite à me demander de quoi parle Universal War Two, puisque Bajram a imaginé une suite en 3 tomes à cette saga spatiale. Vous recommandez ?


Avec 4 lectures, 5 spectacles et 1 film, la saison 2024-2025 démarre vraiment bien. Et vous, qu’avez-vous vu et lu d’intéressant au cours de ce mois de septembre ?

Qui a écrit cet article ?

culture déconfiture Julien

Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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