Tout de suite après avoir lu Mörk – qui ne m’a pas emballé des masses – je me suis lancé dans la lecture de Sótt, une autre enquête de l’inspecteur Ari Thór signée Ragnar Jónasson. Vous me direz, si je n’ai pas particulièrement aimé Mörk, pourquoi me lancer dans un second polar… C’est que voyez-vous, on m’a dit tellement de bien de cet auteur islandais que j’avais envie de persévérer un peu et d’aller au-delà de ma première déception.
J’ai bien fait d’insister, car Sótt est une enquête qui m’a beaucoup plus plu que Mörk. Et voici pourquoi.
Sótt, un polar aux enquêtes gigognes
Sótt est, chronologiquement, la quatrième enquête de Siglufjördur (Mörk était la sixième). Mais comme je vous l’avais expliqué dans mon article précédent, toutes les enquêtes peuvent être lues indépendamment les unes des autres. Sótt veut dire « Fièvre » en islandais, bien que dans son pays d’origine le roman s’intitule Rof, c’est-à-dire « Rupture ». Toujours cette manie de changer les titres que – décidément – je ne parviens pas à comprendre…
Le roman Sótt est beaucoup plus touffu que Mörk. Il comporte 343 pages découpées en 50 chapitres (contre 274 pages et seulement 40 chapitres pour Mörk). L’histoire est également beaucoup plus dense, car il n’y a pas seulement une enquête, mais une multitudes imbriquées les unes dans les autres.
Tout commence par une épidémie qui s’abat sur Siglufjördur et la ville qui est mise en quarantaine. Après la mort de deux personnes touchées par la maladie, les médias s’emparent du sujet et la panique s’installe dans le fjord. Dans le même temps, le fils d’un homme politique important (et ancien ami proche du premier ministre) meurt dans de mystérieuses circonstances… Suicide ? Meurtre ? Mais les événements ne s’arrêtent pas là : un enfant a été enlevé, et comme toujours dans ce genre d’affaire, chaque minute compte pour le retrouver sain et sauf. Dans le même temps, Ari Thór est contacté par un homme né à Hédinsfjördur cinquante ans plus tôt et qui voudrait faire rouvrir un cold case. En 1957, sa tante est décédée dans des circonstances troubles, empoisonnée à la mort au rat. Officiellement, il s’agirait d’un accident. Mais se peut-il qu’il se soit agi d’un meurtre ?
Vous l’avez compris, dans ce polar, notre inspecteur a du pain sur la planche !
Mieux que Mörk, mais…
J’ai été bien plus intrigué par cette enquête que par la précédente. De là à dire que l’écriture de Ragnar Jónasson me passionne ? Je n’irai pas jusque là. Bien sûr, tous les ingrédients sont présents et bien dosés… peut-être un peu trop, ce qui fait que le roman manque un peu d’originalité et de surprise. Le cadre islandais, bien sûr, participe beaucoup au charme de ces polars. Mais cela ne suffit pas. L’écriture est bien trop sage et les crimes un peu trop propres.
Deux autres romans de Ragnar Jónasson m’attendent encore sur mon étagère. Il s’agit de Sigló et Vík, mais après la lecture de Sótt, pas sûr que je me précipite pour les lire. Heureusement, ces romans sont courts et très faciles, et même si les enquêtes ne sont pas passionnantes, on ne peut pas dire non plus qu’on s’ennuie. C’est plutôt honnête. Mais comme ma PAL déborde aussi de petits chefs-d’œuvre, je vais peut-être leur redonner la priorité.
Ceci dit, je ne serais pas contre un petit polar vraiment dégueu, pour rehausser mon estime pour ce genre littéraire. Avez-vous des titres à me conseiller ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.