Non, le nouveau film de M. Night Shyamalan n’est pas un documentaire sur un dessert à la banane, mais bel et bien un thriller à suspens comme il en a le secret. Le réalisateur de Sixième sens, Incassable ou Signes revient sur les écrans avec une intrigue horrifique à la frontière du fantastique dans Split, l’aventure d’un homme partagé entre vingt-trois personnalités.
Un schizophrène qui souffre de dédoublement de personnalité, c’est déjà quelque chose… Quand cette pathologie est augmentée à la puissance 23, autant dire que c’est le chaos ! Alors quand le corps de Kévin est partagé entre vingt-trois formes de conscience, cela donne le vertige. D’autant plus que ces personnalités sont très variées : hommes, femmes, enfants, artistes, psychopathe… et qu’elles ont toutes conscience les unes des autres. La mise-en-abyme est d’autant plus importante que certaines de ces personnalités s’amusent parfois à se faire passer pour d’autres… Vous avez compris le principe ? (moi-même, en écrivant ces lignes, j’en doute…)
Bref, le récit de Split commence alors qu’une vingt-quatrième identité de Kévin entre dans la lumière et que Dennis et Patricia (deux autres personnalités de Kévin) ont enlevé trois adolescentes séquestrées dans une cave… Ce que n’approuvent pas forcément Hedwig et Barry (deux autres personnalités de Kévin)… Vous voyez le tableau ? Le tour de force de M. Night Shyamalan et de son acteur James McAvoy, c’est que malgré la complexité de cette intrigue, le spectateur n’est jamais perdu entre les différents protagonistes, joués pourtant par le même interprète. Mais passée la complexité amusante de ce scénario, il ne reste pas grand-chose de Split, on retombe assez rapidement sur une intrigue assez classique de thriller.
Si l’on devait donner des points de comparaisons, on penserait bien sûr à Psychose, au Silence des Agneaux et à The Voices… Split se situe un peu en-dessous de cette triade car il n’en a pas les atouts esthétiques malgré son parti pris très fort sur le papier, et son intérêt se limite finalement à la performance de James McAvoy qui, personnellement, n’a rien pour m’impressionner…
De plus, il semblerait que ce scénario soit inspiré du cas réel d’un psychopathe américain des années 70 (Billy Milligan) et que DiCaprio soit déjà sur le coup pour l’incarner dans un bio-pic. Ce criminel avait, lors de son procès, plaidé non-coupable en raison de ses personnalités multiples (l’une d’entre elles était une fillette de trois ans, fallait-il la condamner au même titre que ses autres personnalités coupables de délits ?). Que retiendrons-nous du film de Shyamalan quand la superstar hollywoodienne se sera emparée de cette histoire ? L’avenir nous le dira…
Alors, avez-vous vu ou irez-vous voir Split ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
3 comments
Nous l’avons vu ! Et franchement on a adoré au point de rentrer vite vite regarder Incassable dont le lien n’est pas uniquement la présence de Bruce Willis à la fin : il suffit dejà de regarder les affiches des deux films ! Et Le personnage joué par McAvoy : il ne voit plus son père qui un jour est parti en train et n’est plus jamais revenu …. et si ce père absent était décédé dans l’accident de train du film Incassable ?
Bref ! Split est vraiment excellent certes en grande partie grâce à la performance de McAvoy car l’intrigue reste somme toute assez classique !
Mon avis complet est disponible ici : http://letrangelibrarium.blogspot.fr/2017/03/split-de-mnight-shyamalan.html
Bon week end !
Lady Fae
En effet, les affiches similaires, mais les titres en antithèse (celui qui est incassable, celui qui est brisé ou divisé). J’imagine que Split est surtout un prétexte à un film d’affrontement entre Willis et McAvoy.
Le film a de nombreuses qualités (Shyamalan n’est plus un débutant) mais je n’ai malheureusement pas eu peur pendant le film. Je n’ai pas suffisamment ressenti le danger qui pesait sur l’héroïne. La seule séquence qui m’a vraiment convaincue est celle où la psy se rend chez Kévin, où j’ai vraiment était pris par le suspens.
Après, ce n’est pas un mauvais film, je pense que ceux qui aiment le ciné de Shyamalan ne seront pas déçus. C’est un bon opus dans sa filmographie.
J’en ai assez, ASSEZ, que l’on confonde schizophrénie et trouble dissociatif de la personnalité. C’est pourtant pas difficile à différencier !