Les Grands Interprètes nous ont offert quelques instants de grâce hier soir à la Halle aux Grains en conviant la pianiste virtuose Khatia Buniatishvili. Il ne restait plus aucun siège de libre, les Toulousains s’étaient déplacés en masse pour entendre la sublime musicienne interpréter un programme placé sous le signe de Schubert et Liszt.
Khatia Buniatishvili, pianiste virtuose
Cela faisait longtemps que je voulais voir la pianiste Khatia Buniatishvili en concert. Je n’avais pu pas assister au concert qu’elle avait donné en 2018 avec sa soeur Gvantsa (également pianiste) qui avait eu d’excellents échos. Hier soir, elle donnait un concert en solo dans l’intimité de la Halle aux Grains et j’ai donc profité de l’occasion pour aller enfin l’applaudir.
Les gardiens du temple frémissent devant ses appas. Les bigotes en avalent leur chapelet. Les grands prêtres prononcent des anathèmes quand ses doigts tirent la queue du diable. Pourtant, on raconte qu’au ciel les anges aiment écouter Khatia Buniatishvili et que Saint Pierre laisse faire en souriant.
Programme de saison 2022-2023 des Grands Interprètes
Au cours de ce concert, la pianiste a choisi de jouer quelques morceaux de son compositeur fétiche Franz Schubert. La première partie du concert a donc été consacrée à la Sonate n°21, D960 malheureusement perturbée par les toussotements des souffreteux qui s’étaient donné rendez-vous (si vous savez pourquoi certains décident de venir dans une salle de concert pour passer la soirée à tousser collectivement, je veux bien connaître votre théorie).
Heureusement, la deuxième partie du concert était un peu plus calme de ce côté-là et nous avons pu bénéficier d’une écoute plus agréable. C’est d’ailleurs cette deuxième partie du concert que j’ai préférée, avec les sublimes Impromptu n°3, opus 90 et Ständchen S.560 de Schubert.
Programme
Schubert, Sonate n°21, D 960
Schubert, Impromptu n°3, opus 90
Schubert / Liszt, Ständchen S.560
Liszt / Horowitz / K. Buniatishvili, Rhapsodie Hongroise n°2
Grâce, vivacité et générosité
J’ai été particulièrement impressionné par la virtuosité de Khatia Buniatishvili lorsqu’elle a joué la Rhapsodie Hongroise n°2. Les doigts filaient sur le clavier à une vitesse incroyable, suscitant une ovation du public.
Plus inattendue, la pianiste a ensuite joué en guise de rappel La Javanaise de Serge Gainsbourg, un compositeur dont nous sommes particulièrement fans sur Culture déconfiture. Il se trouve que dans le répertoire de cet artiste, La Javanaise fait justement partie des chansons que je préfère (quand elle n’est pas massacrée par Julien Doré).
Depuis le début de la saison, les Grands Interprètes ont organisé de merveilleux moments musicaux et ce concert de Kathia Buniatishvili était à l’image de tous les moments musicaux qui l’ont précédé : magnifique ! On vous donne rendez-vous en 2023 pour découvrir la suite de cette programmation hors-norme avec Renaud Capuçon et l’Orchestre de Chambre de Lausanne le 17 février puis Tugan Sokhiev et le Wiener Philarmoniker le 18 mars. Serez-vous là ?
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
2 comments
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Superbe! C’est vrai, Katia est un phénomène musical global et votre article l’a parfaitement rendu. Merci Julien.