Le film dont tout le monde a parlé cette semaine, c’est bien sûr le tout nouveau Spielberg : The Fabelmans. Dans ce long-métrage d’environ 2 heures, le célèbre cinéaste américain nous raconte la jeunesse de Samuel Fabelman, un garçon dont le rêve est de devenir réalisateur de cinéma. Presque un film autobiographique, en somme.
The Fabelmans, l’histoire revisitée de la famille Spielberg
Chez les Fabelman, il y a le père – ingénieur de génie –, la mère – pianiste à ses heures –, le fils – passionné de cinéma – et les trois filles – qui font un peu tapisserie. Ajoutez à cela un singe, un meilleur ami omniprésent et une belle-mère juive, et vous aurez à peu près une idée de la famille dans laquelle Sammy a grandi.
La séquence d’ouverture du film donne le fil conducteur de cette histoire. Monsieur et Madame Fabelman amènent pour la première fois leur fils Samuel au cinéma. Il va découvrir ce qui sera pour lui l’un de ses plus impressionnants souvenirs d’enfance : The Greatest Show on Earth de Cecil B. DeMille. Après cet événement, Sammy n’aura plus qu’une seule obsession : reproduire les scènes du film, puis créer ses propres scénarios avec pour acteurs fétiches… ses sœurs, sa mère et ses camarades de classe.
Pour écrire la jeunesse de ce réalisateur en herbe, Spielberg s’est associé à Tony Kushner, l’un des mes dramaturges préférés (on lui doit le chef-d’œuvre Angels In America) avec qui il a déjà collaboré récemment pour le remake très réussi de West Side Story. Le duo Spielberg-Kushner fonctionne à merveille, j’espère qu’ils continueront à collaborer encore longtemps !
Un casting parfait
J’ai beaucoup apprécié les acteurs qui donnent vie aux personnages de cette histoire aux accents autobiographiques. Si Gabriel LaBelle est une excellente découverte dans le rôle de Sammy, j’ai surtout aimé retrouver Michelle Williams dans le rôle de Mitzi, la mère de famille juive tellement théâtrale, passionnée et émouvante. Elle est le véritable personnage central de cette histoire, toujours en tension entre l’excès et la retenue.
Autre surprise dans ce casting de haut vol : le génial David Lynch, qui apparaît là où on ne l’attend pas mais dont le rôle – bien que secondaire – va radicalement transformer la vie du jeune Sammy. Ouvrez bien les mirettes, son apparition est furtive !
D’une certaine manière, The Fabelmans m’a fait penser à un autre film qui cartonne en ce moment au cinéma : La Famille Asada. Dans les deux cas, le récit est centré sur un artiste (photographe pour Asada, cinéaste pour Spielberg) et la manière dont sa famille a influencé son parcours, voire l’a inspiré artistiquement. Je ne saurais trop vous recommander d’aller voir les deux – avec une petite préférence pour le film japonais dont j’ai aimé le côté moins formaté et l’émotion plus subtile.
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.