Vous voulez traumatiser vos enfants ? Amenez-les voir ces contes de Giambattista Basile adaptés par Matteo Garrone. Ils verront dans Tale of Tales une Salma Hayek en mal d’enfant, un Vincent Cassel en roi lubrique et un Toby Jones bien en peine pour marier sa princesse de fille.
Du Pentamerone, les scénaristes ont gardé trois contes et les ont soigneusement imbriqués et entremêlés. Je regrette cependant que le film ait été tourné en anglais (marketing oblige) alors que l’italien aurait été si approprié. A part ça, des contes des origines, tout y est : la magie, les monstres, le sang. J’ai vraiment aimé les créatures qui peuplent les royaumes de ce film et certaines images vont me rester en mémoire (comme la scène que l’on aperçoit à la fin de la bande-annonce, où Salma Hayek se délecte à mains nues d’un cœur sanglant dans la blancheur immaculée d’une salle en marbre).
Si le film contient des longueurs et quelques fadeurs, on est quand même loin des visions édulcorées et consensuelles comme celles que nous ont servi Disney et Christophe Gans (La Belle et la Bête, avec Cassel et Seydoux). Les costumes et les décors sont somptueux : c’est un émerveillement à chaque plan ! Quand on sait que Garrone était peintre avant de passer derrière la caméra, on comprend mieux ce soin apporté aux images.
Bref, j’ai retrouvé dans cette adaptation tout ce que j’aime dans les contes anciens que l’on a malheureusement de plus en plus de mal à trouver sous leur forme primordiale : de la violence et une cruauté intenses dans un écrin de fantaisie. Ce que le réalisateur résume en ces termes : les contes « passent en revue tous les opposés de la vie : l’ordinaire et l’extraordinaire, le magique et le quotidien, le royal et l’obscène, le simple et l’artificiel, le sublime et le sale, le terrible et le tendre, des bribes de mythologie et des torrents de sagesse populaire. Les contes racontent les sentiments humains poussés à l’extrême. »
Alors, on amène les enfants au cinéma ce soir ?
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
2 comments
ce film me faisait déjà bien envie, tu me confortes dans mon idée!
N’hésite pas à nous faire part de ce que tu en auras pensé une fois que tu l’auras vu ! Bonne séance !