Le mois dernier, je vous parlais de H.P. Lovecraft et en particulier de son roman Les Montagnes hallucinées.
Coïncidence du calendrier, j’ai pu me rendre dimanche soir au cinéma Utopia de Toulouse pour la projection de The Thing, un film de John Carpenter de 1982 dont l’univers est assez proche de celui du roman, et qui vient de ressortir sur nos écrans.
En vérité, le film se présente plutôt comme une adaptation fidèle de la nouvelle La Bête d’un autre monde de John W. Campbell publiée en 1938 (qui inspira elle-même le film La Chose d’un autre monde de Christian Nyby en 1951). Or, le roman de Lovecraft avait quant à lui été publié deux ans plus tôt en 1936…
Comme dans Les Montagnes hallucinées, l’histoire se déroule en Antarctique et met en scène une équipe de chercheurs isolés qui découvre un spécimen animal d’un genre tout à fait inconnu. Cette « chose » va petit à petit devenir leur pire cauchemar ! Attention, explosions et hémoglobine sont au programme !
La première image du film (une soucoupe volante qui fait naufrage sur Terre) suggère immédiatement que le film appartient à une honteuse catégorie du cinéma de genre : la série Z. D’ailleurs John Carpenter n’a pas peur, dans ce métrage de science-fiction, de faire un usage outrancier des effets spéciaux : fi du pouvoir de suggestion (tel qu’on peut le trouver dans Alien, le huitième passager de Ridley Scott), The Thing nous montre tout ! Mais contre toute attente, ça marche ! Et plutôt bien, même ! Ainsi, la « chose » apparaît sous tous ses aspects tout au long du film et le réalisateur semble avoir pris un plaisir sans vergogne à la capter sous tous les angles. J’ai beaucoup aimé ce parti-pris ! Bien qu’il semble sans prétention, The Thing se révèle à la fois ludique, effrayant et intelligent !
A cette histoire à donner froid dans le dos s’ajoutent un casting remarquable (Kurt Russel en héros mutique qui doit justement sa carrière à John Carpenter, avec qui il a beaucoup collaboré) et une musique d’angoisse signée du maître de la musique de film : Ennio Morricone !
Pour information, et pour ceux qui voudraient prolonger le plaisir, sachez que John Carpenter considère ce film comme le premier volet de sa « trilogie de l’Apocalypse » complétée par Le Prince des Ténèbres et L’Antre de la folie. Cela nous laisse de bonnes heures de cinéma en perspective !
En bref, je vous encourage à aller voir The Thing en salle ou à vous le procurer, surtout si vous êtes amateurs de SF car vous ne bouderez pas votre plaisir : ce film culte est une référence, souvent copiée mais jamais égalée !
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
2 comments
J’ai vu The Thing très tardivement (rapport à sa date de sortie) ou très récemment (c’est passé sur la TNT il y a quelques mois). Je savais que ce film culte manquait à ma filmographie fantastique. Merci au Mad Movie que j’ai gardé précieusement depuis les années 90 et qui répertoriait les 100 meilleurs films du genre (de l’époque).
J’ai trouvé ce film un peu vieilli tout de même (effets spéciaux super kitch, même pour l’époque), mais l’ambiance est là. Et j’ignorais aussi le lien avec Lovecraft, mais je dois dire que cela ne m’étonne pas vraiment.
Donc ce film était un élément de la trilogie de l’Apocalypse de Carpenter. L’antre de la folie m’avait drôlement impressionnée à l’époque. Il ne me manque que le Prince des Ténèbres pour boucler la boucle.
Tout à fait d’accord avec toi sur la qualité des effets spéciaux, mais je crois qu’il y a quelque chose d’un peu volontaire et de revendiqué. J’ai aussi vu “L’Antre de la folie” il y a de nombreuses années (inspiré de Stephen King il me semble) et que j’avais beaucoup aimé, mais je ne connais pas non plus “Le prince des Ténèbres”, mais j’ai très envie de le découvrir !