Il y a quelque temps, nous nous sommes rendus avec Julien à l’inauguration de l’exposition Théodule Ribot, une délicieuse obscurité, au musée des Augustins. L’occasion de retrouver le fameux musée des Beaux-Arts de Toulouse, actuellement fermé pour travaux mais qui ouvre les portes de sa chapelle le temps de cette manifestation.
Théodule Ribot, un peintre peu connu
Une exposition Théodule Ribot donc. Ok, mais… c’est qui ce Théodule Ribot ? Je ne vais pas vous mentir : je ne suis pas certaine d’avoir entendu prononcer le nom de cet artiste avant cet événement. Il faut dire que ce peintre, aquafortiste et aquarelliste français n’est pas spécialement connu du grand public.
L’œuvre de cet autodidacte est emblématique de la deuxième moitié du XIXème siècle. Se rattachant au mouvement du réalisme, il compte notamment parmi ses proches Henri Fantin-Latour, Eugène Boudin, Pierre Puvis de Chavanne, Auguste Rodin & Claude Monet (excusez du peu). D’abord copiste et dessinateur industriel pour subvenir à ses besoins, il se fait progressivement connaître du milieu artistique dès 1861, année de sa première exposition au Salon.
La beauté des genres
Quand j’ai appris l’histoire de la peinture durant mes années d’études d’histoire de l’art, la théorie de la hiérarchie des genres est l’une des premières choses que j’ai étudiée. L’académie de peinture “classait” en effet ses peintres suivant leur genre de prédilections en respectant un ordre bien précis. D’abord la nature morte, puis le paysage et ensuite la scène de genre. Tout en haut de la hiérarchie, le portrait et enfin la peinture d’histoire. Théodule Ribot est encore l’héritier de cette classification, dont la rigidité s’étiole cependant au XIXème siècle.
L’exposition Théodule Ribot, une délicieuse obscurité suit en effet cette hiérarchie. Laissez moi vous parlez du genre qui a ma préférence, pourtant le plus bas placé sur l’échelle du “prestige” de la peinture : les natures mortes. Et quelle beauté dans les natures mortes de Théodule Ribot ! La perfection de son travail sur les œufs, la viande, les crânes d’animaux… La beauté de sa technique est incroyable. J’ai également la sensibilité de ses portraits, inspirés par son quotidien.
Une exposition didactique
Comme toujours au musée des Augustins – et cette constance mérite d’être soulignée – nous sommes face à une exposition très didactique. Théodule Ribot n’est pas un peintre dont le simple nom a une force d’évocation importante, mais nul besoin de “s’y connaître” en histoire de l’art pour apprécier le moment. Cette exposition Théodule Ribot est en effet extrêmement accessible.
Le parcours thématique permet de bien intégrer l’importance de la notion des genres et leur hiérarchie dans la peinture. Les cartels explicatifs sont très complets. J’ai aussi beaucoup aimé le subtil jeu de couleurs de la muséographie qui permet de saisir directement quelles sont les œuvres de Théodule Ribot et celles d’autres peintres de son époque. Vraiment ce genre de qualité et d’accessibilité du propos n’est pas toujours au rendez-vous, donc vraiment un grand plaisir de pouvoir être dans une vraie découverte instructive ici.
L’exposition Théodule Ribot, une délicieuse obscurité est visible au musée des Augustins jusqu’au 10 janvier 2022.
Amis Toulousains, allez-y faire un tour ! Le musée referme ensuite ses portes pour poursuivre sa rénovation. L’exposition elle continuera à vivre. Co-organisée avec les musées des Beaux-Arts de Marseille et de Caen, elle sera présentée dans la cité phocéenne du 10 février au 15 mai 2022 puis terminera son voyage en Normandie du 11 juin au 2 octobre 2022.
Qui a écrit cet article ?
Le nez dans les bouquins, le cœur dans les musées, les jambes à l'assaut du patrimoine et l'esprit en voyage ! Je partage avec vous mes découvertes culturelles du moment, diverses et variées, sans prise de tête. Éclectisme, je crie ton nom !
Serial blogueuse, retrouvez moi aussi sur mes blogs famille & lifestyle, Famille en chantier et Line&Color
1 comment
Très belles natures mortes. J’ai aimé le Gigot et le Crâne de mouton. Les œufs au plat aussi.