Toulouse j’adôre est un spectacle qui remplit la Comédie de Toulouse depuis plus de deux ans et a dépassé les deux-cents dates. Pour ma part, c’était hier soir la première fois que je mettais les pieds dans ce théâtre toulousain qui fut créé par les Chevaliers du Fiel.
La soirée ne se présentait pas sous les meilleurs auspices, avec d’abord une attente dans la rue sous la pluie le temps que les spectateurs de la séance précédente quittent les lieux. L’acteur qui occupait la scène pour la première représentation de la soirée était Olivier de Benoist, un humoriste qui a connu le succès grâce à Laurent Ruquier et qui a fait de sa belle-mère et de sa femme ses sujets de prédilection. A voir la tête dépitée des spectateurs quand ils sont sortis, je me suis dit que je n’aurais pas aimé être à leur place. Ce fut d’ailleurs la même remarque qu’un instant plus tard mon voisin de file d’attente fit à son accompagnatrice : « Boudu con, j’espère qu’ils n’ont pas vu la même pièce que celle que l’on va voir… » Bref, ça promettait !
Puis, avec un quart d’heure de retard (le fameux quart d’heure toulousain), Toulouse j’adôre a commencé. Une comédie de boulevard ou de café-théâtre dans les règles de l’art ! Cette pièce a été écrite par Eric Carrière (l’un des chevaliers du Fiel) et met en scène un couple de parisiens qui s’installe à Toulouse.
Stéphanie (Noémie Larroque), Barbara (Angélique Panchéri) et Armand (Nicolas Rougraff)
Le pitch tient en peu de mots : Armand et Stéphanie, amants huppés et stéréotypés de Saint-Germain-des-Prés, viennent s’installer à Toulouse suite à la mutation professionnelle de Monsieur. Arrivés dans la ville rose, ils vont s’adresser à Barbara, agent immobilière des plus caricaturales, afin qu’elle les aide à dénicher l’appartement de leur rêve (avec « vue sur mer » si possible, parce qu’à Toulouse, on est dans le Sud quand même !). S’ensuivent les scènes et les gags : le trio à l’agence immobilière, le trio en voiture, le trio à une terrasse de café, le trio dans le nouvel appartement… Les situations s’enchaînent et illustrent le choc des cultures qui s’opère (à commencer par les incompréhensions lexicales, parce qu’il faut bien l’avouer, le toulousain ce n’est pas tout à fait du français, putain con !).
Pour être franc, le show ne m’a pas transporté à cent pour cent. Il y a quand même quelques moments cocasses, notamment les perles linguistiques qui font la beauté de notre parler toulousain. Mais le spectacle est assez irrégulier, tout comme le niveau de ses comédiens. Clairement, c’est Angélique Panchéri qui, dans le rôle de Barbara, porte à bout de bras toute la pièce avec son jeu outrancier de cagole. Ses partenaires de jeux (ou plutôt ses faire-valoir) lui donnent la réplique tant bien que mal et tentent de réprimer quelques fous-rires plus dignes d’un spectacle d’amateurs que de professionnels. Néanmoins, quelques répliques et quelques situations du spectacle font mouche (surtout si vous êtes Toulousains) ou finissent par vous atteindre à l’usure. Finalement, qu’importe le type de rire, pourvu que l’on rie.
Vous l’aurez compris, je ne suis pas très enthousiaste quant à ce spectacle. Mais il faut néanmoins rendre à César ce qui lui revient : si vous aimez l’humour potache et que vous voulez passer une soirée sans prise de tête, ce spectacle fait bien l’affaire et a déjà fait ses preuves, comme le confirme sa longévité. Et pour les amateurs d’humour en tous genres, le festival des Fous rires de Toulouse se poursuit jusqu’au 22 mai avec une grande diversité d’artistes. Alors, tenterez-vous l’expérience de Toulouse… j’adôre ?
Qui a écrit cet article ?
Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
