Quatre mousquetaires des temps modernes. Voilà ce que sont les compères du spectacle Tous pour un, accueilli hier après-midi à l’Aria (Cornebarrieu). Deux musiciens. Deux dessinateurs. Ensemble, ils allient leurs talents et mélangent leur sensibilité pour partager avec le public un drôle de spectacle vivant : un concert dessiné.
Tous pour un, le concert dessiné par quatre amis
Derrière les micros, JP Nataf & Bastien Lallemant, guitares en bandoulières, poussent la chansonnette. De l’autre côté de la scène, les dessinateurs Alfred & Charles Berberian s’attèlent à leur tâche alors que des caméras fixées au-dessus de leurs feuilles captent leurs mouvements et permettent de projeter en fond de scène les dessins en train de se faire.
Le dispositif est très simple et pourtant très réussi. Les arts se font écho et semblent s’inspirer mutuellement.
Le trait est la voix du dessinateur, les accords sont les couleurs du musicien, certains dessins sont des sons et certaines chansons des peintures.
Tous pour un
Je connaissais déjà JP Nataf, musicien dont j’aime particulièrement la voix. Côté dessin, je suis totalement fan du trait de crayon d’Alfred, dont les vignettes de bande dessinée sont des poèmes à l’état brut. Les deux autres artistes (Bastien Lallemant et Charles Berberian) étaient pour moi totalement inconnus au bataillon. Après tout, on ne peut pas connaître tout le monde… sinon on ne découvrirait plus jamais rien.
Dans ce cas, le quatuor fonctionne à merveille. Il y a une vraie alchimie entre les quatre artistes qui semblent partager dans la vie plus que l’expérience de la scène. Entre anecdotes et private jokes, ils recréent sur la scène la petite bulle d’une cellule familiale et familière.
Et la recette des lasagnes ?
Pendant deux heures, les morceaux de musique et les dessins s’enchaînent. Je dois avouer que j’étais concentré sur les dessins (c’est quand même magique de voir les formes et les couleurs apparaître sur la feuille blanche) à tel point que je n’ai écouté aucune chanson… Je veux dire, je les ai entendues, mais je serais incapable de me souvenir d’une seule mélodie ou de la moindre phrase chantée. La musique a été pour moi comme un fond sonore. Agréable. Berçant. Mais sur lequel mon attention ne s’est jamais fixée précisément.
En terme de « récit », je me souviens seulement qu’à plusieurs reprises Alfred a tenté de nous délivrer sa recette des lasagnes. Émincer les oignons, faire cuire la sauce tomate, et… nous n’en saurons pas plus (mais le dessinateur a promis de la partager intégralement sur Instagram). De toutes façons, on n’était pas là pour ça – et bien que je ne doute pas que ses lasagnes soient excellentes, je sais qu’elles ne seront jamais meilleures que celles de ma belle-maman dont c’est l’une des grandes spécialités… mais je m’éloigne de notre sujet.
À l’occasion pendant le concert, les deux dessinateurs troquent leurs pinceaux pour deux guitares et des micros ! Ces gars-là ont un sacré talent ! Je me demande ce que cela aurait donné si JP Nataf & Bastien Lallemant avaient fait l’échange inverse et nous avaient montré ce qu’ils savaient faire avec des feutres et de la peinture.
En bref, Tous pour un est un spectacle bon-enfant, poétique, auquel vous êtes invités à venir en famille. Les enfants dans la salle ont été aussi charmés que les parents par cette performance live très relaxante. Ne manquez pas d’aller voir ces quatre mousquetaires s’ils passent près de chez vous !
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.
2 comments
Ô ça devait être super sympa ça !
Oui, très sympa, et en petit comité.