Je reviens aujourd’hui pour vous parler d’un polar qui m’a vraiment fiché la frousse, Toutes blessent, la dernière tue, de Karine Giebel. Mes beaux-parents aiment beaucoup cette autrice, et je dois dire que ma première lecture d’elle, Jusqu’à ce que la mort nous unisse, m’avait plutôt déplu. Mais je vous avais parlé de ma deuxième, Juste une ombre, qui ne m’avait pas marqué de ouf mais qui avait une fin… étonnante ! Donc c’est avec curiosité que j’ai attaqué la lecture de Toutes blessent, la dernière tue.
Karine Giebel donne le ton dès le début de l’histoire : ça ne sera pas drôle, pas drôle du tout. Tama est une jeune fille sur qui le sort s’acharne. Envoyée par sa famille en France, elle se retrouve finalement esclave dans une famille bourgeoise, les Charançons. En parallèle de cette intrigue, on découvre par touches un autre personnage énigmatique, Gabriel, un homme solitaire et pas vraiment sympathique qui semble n’avoir rien à voir avec notre intrigue. Au début du moins 😉
Pfiou. Quelle claque. Là j’avoue… Je n’ai quasiment pas lâché ce thriller avant d’avoir enfin le fin mot de la dernière page parce que bon dieu quel page-turner ! Pourtant je ne vous dirais pas non plus que c’est vraiment un polar d’exception, mais il faut reconnaître que Karine Giebel propose une histoire qui nous happe littéralement. C’est noir noir noir, vraiment, on plonge dans une histoire humaine sordide à souhait. Karine Giebel s’est documenté sur l’esclavage domestique contemporain et je dois vous avouer qu’imaginer que ce genre de situations pourrait parfaitement se dérouler en vrai est plus que dérangeant. On reste sans voix face aux horreurs que subit Tama, et pour autant on ne peut pas détacher les yeux de son histoire. Troublant.
Le personnage de Tama habite véritablement ce roman du début à la fin. Elle porte l’histoire sur ses épaules jusqu’à l’ultime seconde, et c’est sa force de vie qui anime l’esprit de Toutes blessent, la dernière tue. Le revers, c’est qu’à côté d’elle les autres personnages sont quelques peu effacés par sa présence si forte, et on bascule du coup parfois vers des choses un peu brouillonne (je pense notamment au rôle important de Gabriel, qui me semble au final assez mal amené dans l’histoire). A ce titre là, la nouvelle Tristan qui suit l’histoire montre justement à quel point Giebel a la ressource pour creuser la psychée des autres, mais que son focus sur Tama est volontaire. Je dois dire que j’ai trouvé ça extrêmement judicieux de sa part d’avoir ajouté cette nouvelle à son ouvrage.
Je vous recommande donc vraiment la lecture de Toutes blessent, la dernière tue. C’est un polar très noir, mais qui ne bascule pas dans le too much : Karine Giebel nous en dit juste assez pour nous faire peur, notre imagination fait le reste et au final c’est ce qui est le plus terrifiant.
Je me suis rendue compte que j’avais totalement, mais totalement abandonné les challenges littéraires que j’aimais pourtant suivre ici il y a quelques années… Alors certes, depuis j’ai beaucoup moins de temps qu’avant pour lire (un jour je reviendrais peut-être à ma cadence d’avant !), mais je lis quand même ! Et du coup, avec ses 744 pages, Toutes blessent, la dernière tue de Karine Giebel est mon pavé du mois de mars du challenge “Un pavé par mois” du blog Des livres, des livres 🙂 (Je n’ose pas dire “I’m back” mais l’idée y est 😉 ).
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Le nez dans les bouquins, le cœur dans les musées, les jambes à l'assaut du patrimoine et l'esprit en voyage ! Je partage avec vous mes découvertes culturelles du moment, diverses et variées, sans prise de tête. Éclectisme, je crie ton nom !
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