J’adore Agatha Christie. J’ai lu (dévoré devrais-je dire) beaucoup beaucoup de ses romans policiers, c’est une vraie madeleine de Proust pour et relire un roman d’elle en hiver planquée sous ma couette avec un thé brûlant, c’est certes un cliché mais je peux vous dire que clairement c’est un des kiff de ma vie. Pour autant, je ne m’étais jamais penchée sur son autobiographie. Je l’ai lu avec beaucoup de tendresse l’été dernier, il était temps que je vous en parle !
Voilà une des compensations, et non des moins plaisantes, qu’apporte l’âge : se rappeler.
C’est une dame déjà assez âgée qui prend la plume pour raconter sa vie. Une grande dame du roman policier, qui va coucher sur le papier ses souvenirs d’enfance, de jeune fille, de femme. Si on est globalement dans un suivi chronologique, Agatha Christie n’est absolument pas dans une rigueur absolue. On est presque au coeur d’une discussion, vraiment le sentiment d’avoir une charmante mamie en face de soi, qui te parle de trucs qui trainent parfois un peu en longueur, mais avec un tel talent de conteur que tu écoute religieusement avec un petit sourire. Je ne connaissais pas sa vie, donc du coup j’ai vraiment tout appris de son enfance de petite anglaise de la classe moyenne, son éducation, ses débuts en tant qu’écrivain…
J’ai d’ailleurs adoré lire la manière dont elle considère chacune de ses “lubies”, et notamment l’écriture. C’est fascinant de voir comment cette si grande écrivain (66 romans, 154 nouvelles et 20 pièces de théâtre dixit sa fiche Wikipédia, excusez du peu) a envisagé sa carrière. Venue à l’écriture par hasard, au roman policier par challenge, j’ai découvert qu’elle se voyait finalement comme un “artisan” de l’écriture, vraiment comme un métier avec des gestes précis à accomplir plutôt qu’un art issu de l’inspiration. C’est vraiment intéressant de voir cette posture, de comprendre comment elle pouvait construire ses romans, d’imaginer le côté un peu répétitif de sa tâche finalement.
Au-delà de l’écriture, Agatha Christie nous fait partager sa découverte et son amour de l’archéologie, via son deuxième mariage avec Max Mallowan. J’ai adoré quand elle parle de sa vie sur les chantiers au Moyen-Orient, comment elle s’est intéressée à la retranscription de dessin, ri quand elle parle de ses différends avec son mari car elle voulait faire des photos “artistiques” des découvertes… Cette deuxième partie de sa vie est d’ailleurs ce qui m’a le plus plu dans cette autobiographie. On y sent un vrai plaisir de l’existence, de ce qu’elle fait, de ce qu’elle maîtrise, des rapports avec sa famille…
Prendre part à quelque chose que l’on ne comprend pas est, à mon avis, l’une des choses les plus fascinantes de l’existence.
J’aime la vie. Il m’est arrivé d’être profondément malheureuse, éperdue de chagrin, au comble du désespoir, mais en dépit de tout, je maintiens que le seul fait de vivre est merveilleux.
C’est une autobiographie que je ne peux que vous conseiller si vous avez envie de découvrir la femme Agatha Christie sous ses habits d’écrivain. Malgré quelques longueurs (je vous l’ai dit, c’est une mamie qui raconte 😉 ), c’est un livre qui se lit avec beaucoup de plaisir !
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Le nez dans les bouquins, le cœur dans les musées, les jambes à l'assaut du patrimoine et l'esprit en voyage ! Je partage avec vous mes découvertes culturelles du moment, diverses et variées, sans prise de tête. Éclectisme, je crie ton nom !
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2 comments
Ca me donne très envie de la lire (quand j’aurai plus de temps pour ça) 😉
Elle t’attendra sagement 😉