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Une fin de saison diabolique au Capitole avec Mefistofele

by Julien
Mefistofele © Christophe Carasco

Nous arrivons au terme d’une saison qui fut riche en émotions. L’année culturelle s’achève à l’Opéra National du Capitole avec une œuvre diabolique : Mefistofele d’Arrigo Boito, qui n’est autre qu’une adaptation du célèbre Faust de Goethe. Nous avons assisté hier soir à la première représentation.

Mefistofele, l’opéra du diable

Si vous connaissez déjà la pièce Faust de Goethe, vous savez que le diable joue un rôle important dans l’intrigue. Il est le tentateur qui va entraîner le héros dans une vie de péché afin de gagner un pari contre Dieu. Quand le compositeur italien Arrigo Boito s’est emparé de cet argument, il a choisi de faire de Méphistophélès la figure centrale du récit. C’est lui qui apparaît dès le prologue de l’opéra et au cours des différents actes. Même quand il ne chante pas, il reste au second plan à observer tout ce qui se passe et à influencer ou commenter les actions des autres personnages.

Autour de lui, les figures angéliques font pâle figure – c’est le cas de le dire. Dans la mise en scène de Jean-Louis Grinda, les chœurs d’anges ressemblent à des fantômes moroses dont on peine à croire qu’ils vivent dans la volupté. Leurs scènes sont impressionnantes musicalement – en particulier le prologue – mais on comprend aisément pourquoi Faust choisit plutôt de suivre le diable. Si c’est ça le Paradis, non merci !

Mefistofele © Mirco Magliocca
Mefistofele d’Arrigo Boito, mis en scène par Jean-Louis Grinda au Capitole de Toulouse © Mirco Magliocca

Pour incarner Mefistofele, la basse Nicolas Courjal est à la hauteur du personnage avec sa voix envoûtante et puissante. Comme Faust, les spectateurs le suivent volontiers dans ses différentes aventures.

Un décor virtuel

Ce qui m’a le plus étonné dans ce spectacle, c’est l’usage de la vidéo. Contrairement aux autres spectacles vus au cours de la saison qui utilisent beaucoup de décors et d’accessoires (allez voir l’exposition qui leur est consacrée au Couvent des Jacobins cet été), Jean-Louis Grinda a fait le choix d’un plateau nu et d’une superposition d’écrans sur lesquels sont projetés des décors virtuels.

Le travail du vidéaste Arnaud Pottier est très réussi et permet de représenter comme par magie des décors très impressionnants : l’intérieur d’une cathédrale gothique, une forêt, la voûte céleste, les rivages grecs… Ceci dit, les décors « à l’ancienne » m’ont un peu manqué car il me semble qu’ils auraient donné plus de possibilité de jeu aux interprètes. Cela permet néanmoins de faire tenir sur scène les très nombreux chanteurs dans les scènes de chœurs comme celui du dimanche de Pâques, du sabbat des sorcières et bien sûr des phalanges célestes. J’ai rarement vu autant de monde rassemblé sur un même plateau !


Si vous voulez découvrir Mefistofele d’Arrigo Boito, le spectacle reste à l’affiche jusqu’au 2 juillet prochain à l’opéra du Capitole (à 20 heures en semaine et 15 heures les dimanches). Revenez ensuite nous dire quel spectacle vous a le plus marqué au cours de cette saison 2022-2023 !

Photo de couverture © Christophe Carasco

Qui a écrit cet article ?

culture déconfiture Julien

Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.

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