Début juin, je me suis rendu à Perpignan (Pyrénées-Orientales) afin de voir le spectacle Dystopian Dream au théâtre de l’Archipel. J’adore découvrir de nouvelles salles de spectacle, c’est pourquoi ça ne me dérange pas de faire beaucoup de kilomètres pour aller voir un spectacle dont j’ai entendu parler. C’est ainsi que je suis entré pour la première fois dans la salle Grenat de l’Archipel, un théâtre conçu par Jean Nouvel et Brigitte Métra, une salle rouge et ovoïde qui borde la Têt. Rien que le lieu était déjà une agréable surprise.
Dystopian Dream est un spectacle de danse de la compagnie Wang Ramirez, créé en collaboration avec le compositeur Nitin Sawhney (dont les chansons étaient interprétées par Eva Stone, présente sur scène tout au long du spectacle). La musique a inspiré les chorégraphes, ainsi le spectacle se présente-t-il plus comme un “concert dansé” qu’un ballet pur.
Sur scène, Wang et Ramirez alternent solos, duos et trios avec la chanteuse. Wang, c’est ELLE, qui dans sa robe au teint pâle et aux reflets roses joue avec les rythmes, avec alternance d’accélérations et de pauses, gestes liés ou saccadés. Ramirez, c’est LUI, inquiétant et masqué de noir, mêlant les techniques de la danse contemporaine et du hip-hop. Entre les deux, Eva Stone joue les traits d’union. Ils enchaînent ensemble des tableaux poétiques, brutaux ou humoristiques. Des projections vidéo viennent parfois habiller les courbes de la scène pour créer un décor numérique en mouvement, passages qui rappellent par certains aspects le spectacle Pixel de Mourad Merzouki.
Pour les curieux, la compagnie Wang Ramirez est en tournée dans toute la France avec son spectacle Dystopian Dreams, et les toulousains pourront également apprécier leur autre création Everyness au Théâtre de la Cité les 24 et 25 janvier 2019. Une chose est sûre, Wang et Ramirez sont des danseurs dont on n’a pas fini d’entendre parler !
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Faire la sieste sous les tropiques, parler littérature, théâtre et cinéma, écouter le craquement du glaçon plongé dans l'eau, frissonner avec Lovecraft, planifier des voyages en Italie... J'adore l'esprit rabelaisien, l'accent du sud-ouest et autres futilités de l'existence.